Alcatel espère un bon exercice 2004

Séance d'auto-congratulation pour Alcatel à l'occasion de la publication de ses résultats du quatrième trimestre. L'équipementier télécoms français a continué à profiter de sa politique de restructuration, tandis que l'activité s'est légèrement améliorée au quatrième trimestre. Et cela donne pour le groupe des chiffres supérieurs aux prévisions. Le résultat d'exploitation est ressorti à 331 millions d'euros, au dessus des 319 millions d'euros attendus. Le chiffre d'affaires a atteint 3,77 milliards d'euros, alors que le marché tablait sur 3,7 milliards. La marge d'exploitation est ainsi passée de 5 à 8,8% entre le troisième et le quatrième trimestre. Pour autant, tous les indicateurs ne sont pas au beau fixe, puisque la marge brute a reculé à 33,2% contre 35,6% trois mois plus tôt."En plus d'encourageantes perspectives dans les coeurs de métiers d'Alcatel, la performance est à n'en pas douter le fruit de nos durs efforts de réduction des coûts", a commenté le président du groupe Serge Tchuruk dans un communiqué. Et pour poursuivre cette quête d'une rentabilité toujours meilleure, le PDG a ajouté que le groupe avait décidé "de mettre en place la dernière phase du plan de restructuration, comme cela était déjà prévu au troisième trimestre". Dans ce cadre, le groupe a passé une provision de 524 millions d'euros au quatrième trimestre 2003. Lors d'une conférence téléphonique, Serge Tchuruk a annoncé que cette mesure pourrait porter sur la suppression de 10% des effectifs par rapport aux 60.000 personnes employées à fin 2003. "L'effort portera surtout sur l'optique, qui n'est pas encore à l'équilibre, mais est technologiquement important", a-t-il précisé. "L'optique a un avenir convaincant malgré la disparition de 80% du marché", a-t-il ajouté. Si la rentabilité s'améliore, le groupe a aussi profité du rebond de l'activité dans l'industrie, même si l'essai reste à transformer. Pour Alcatel, toutes les activités ne sont pas logées à la même enseigne. La branche communication fixe, qui avait le plus souffert de la conjoncture, s'est distinguée avec un redressement spectaculaire: son résultat d'exploitation est passé d'une perte de 155 millions il y a un an à un bénéfice de 142 millions. Les communications mobiles affichent un léger recul en termes d'exploitation, tandis que les communications privées sont stables. Au niveau des ventes, Alcatel a quand même réussi à dépasser largement ses prévisions. Alors que le groupe espérait ces derniers mois une croissance de 20% d'un trimestre à l'autre, celle-ci a en fait été de 29,4% (et de 32% à taux de change constants). Sur l'ensemble de l'exercice 2003, les ventes affichent malgré tout un recul de 21,9% à 12,5 milliards d'euros (-16% à taux de change constant), tandis que le résultat d'exploitation est passé d'une perte de 606 millions à un bénéfice de 332 millions d'euros. Le résultat net est toujours dans le rouge à hauteur de 1,9 milliard d'euros.Abaissements de recommandationsPour 2004, le groupe se veut optimiste, même si Serge Tchuruk n'a pas osé annoncer de véritable reprise du secteur. Au vu du carnet de commandes qui est supérieur aux ventes, il table sur un retour de la croissance de ces dernières, à taux de change constants. Et en conséquence, Alcatel espère publier un résultat par action positif pour l'exercice en cours. Ces prévisions n'ont pas paru tout à fait satisfaisantes aux yeux de certains. Plusieurs banques ont rabaissé leur recommandation. Ainsi l'analyste de Commerzbank était déçu. "La société prévoit une croissance à changes constants alors que j'espérais une croissance plus marquée en euro. Ils ne semblent pas être en mesure d'afficher une croissance de leurs ventes en euro cette année", a-t-il commenté. Maintenant que la phase de restructuration est pratiquement achevée, et la structure assainie, le groupe va devoir prouver aux investisseurs qu'il est encore un acteur de poids sur le marché, capable de croître. En attendant, Serge Tchuruk a préféré se focaliser sur la marge d'exploitation. Alcatel pourrait gagner trois points supplémentaires de rentabilité opérationnelle cette année. Le "très bon résultat" opérationnel au quatrième trimestre "nous rapproche des 9-10% de marge que nous connaissions dans les années 2000", a pour sa part déclaré le directeur financier, Jean-Pascal Beaufret, un peu plus tôt dans la matinée. Autres chantiers qui devraient évoluer en 2004: la production de portables et l'activité de fibres optiques. Le groupe espère bientôt conclure des partenariats "équilibrés" dans ces deux domaines. Nexans, l'ancienne filiale d'Alcatel, a présenté en début de semaine une offre d'achat ferme pour la division optique.A Paris, le titre termine la séance en baisse de 2% à 12,27 euros.
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