Remue-ménage en perspective dans le capital de Rhodia

Va-t-on vers une redistribution des cartes dans le capital de Rhodia? Selon Didier Conardeau, président de l'association des petits porteurs APPAC, interrogé jeudi matin dans Les Echos, Aventis et le Crédit Lyonnais, les deux premiers actionnaires de Rhodia, souhaiteraient quitter le capital du chimiste dès cette anée. Une situation qui, toujours selon Didier Conardeau, obligerait la direction de Rhodia à rechercher un partenaire industriel. La volonté de sortie d'Aventis n'est pas surprenante. Le groupe pharmaceutique avait certes renégocié avec Bruxelles un délai pour sa sortie du capital du chimiste, prévue initialement en avril prochain. Mais il est vrai que l'on s'attendait plutôt à une cession en fin d'année. Cependant, le laboratoire franco-allemand a actuellement d'autres chats à fouetter et est plutôt désireux de se débarrasser d'activités annexes qui ont plombé son cours de Bourse. La surprise est plus importante concernant le Crédit Lyonnais, dont l'attitude laisse songeur. Voici un an, la banque au lion avait en effet acheté 10% du capital de Rhodia à Aventis. "Un investissement industriel", avançait-on alors du côté du Boulevard des Italiens, où l'on niait toute opération de portage. Depuis la date de l'achat de ces parts, la valeur de l'action Rhodia a été divisée par deux. La volonté du Lyonnais de quitter la barque aujourd'hui fait émerger un certain nombre de questions sur la qualité d'un tel investissement. Quant à la volonté de chercher un partenaire industriel, il s'agit d'une question récurrente chez Rhodia. En 2002 déjà, Jean-Pierre Tirouflet avait mené, sans succès, des négociations avec le Néerlandais DSM. Aujourd'hui, la nouvelle direction l'a affirmé : la survie de l'entreprise à long terme n'est pas assurée. Son indépendance non plus. Pour le moment, Rhodia dément pourtant toute solution de ce type. Interrogé par l'AFP, le groupe a affirmé ce matin que la question de la recherche d'un partenaire industriel "n'est pas à l'ordre du jour" et a qualifié les informations données par Didier Conardeau de "dénuées de tout fondement". Reste que la question de l'indépendance du groupe chimique sera au centre de l'assemblée générale du 31 mars prochain. Le financier franco-belge Hugues de Lasteyrie y proposera sept nouveaux administrateurs et n'a pas exclu la possibilité d'un adossement à un partenaire financier, comme un fonds d'investissement. En face, la direction pourrait proposer une alternative plus "industrielle". Comme l'an passé, l'assemblée générale de Rhodia s'annonce très mouvementée.En clôture jeudi, le titre Rhodia progressait de 3,60% à 2,30 euros.
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