Oracle relève sensiblement son offre sur PeopleSoft

Ceux qui pensaient qu'Oracle avait abandonné tout espoir de mettre la main sur PeopleSoft en seront pour leur frais. Contrairement à toute attente, le géant du progiciel a sensiblement relevé son offre publique d'achat hostile sur son concurrent, en proposant désormais 26 dollars au lieu de 19,50 dollars, soit une hausse de 33%. Le montant de l'OPA est donc désormais de 9,4 milliards de dollars. Depuis la première annonce d'OPA hostile faite en juin 2003, Oracle avait déjà revu son offre à la hausse, passant de 16 dollars à 19,50 dollars, ce qui porte le relèvement total à 62,5%. L'éditeur de progiciels continue donc de s'accrocher, bien que Larry Ellison ait affirmé que ce serait son dernier prix. Il a prolongé six fois son offre, la dernière échéance passant de la mi-février au 12 mars prochain.Le bras de fer continue donc entre les deux groupes, PeopleSoft assurant depuis le départ ne pas avoir l'intention de se laisser avaler par le mastodonte du logiciel d'entreprise. Le conseil d'administration, qui a toujours rejeté en bloc les offres d'Oracle, doit maintenant se prononcer sur la dernière proposition de ce dernier. Pour l'instant, il conseille à ses actionnaires "de ne prendre aucune initiative", sachant qu'il "fera sa recommandation aux actionnaires de PeopleSoft en temps voulu". Deux raisons expliquent la résistance acharnée de PeopleSoft: tout d'abord, le prix, qui a toujours été jugé ridiculement bas. Mais le prix désormais proposé serait plus en adéquation avec la valeur du groupe. "C'est maintenant une offre raisonnable. La précédente proposition était une mauvaise affaire à la fois pour les clients de PeopleSoft et pour les actionnaires", témoigne un analyste interrogé par Reuters.De fait, le nouveau prix d'Oracle offre une prime de 18,8% par rapport à la clôture de mardi. Depuis octobre, l'action s'est maintenue obstinément au dessus de l'offre du prédateur. "Certainement, Oracle tente de gagner le coeur des actionnaires, mais l'étape la plus importante sera la décision du département de la Justice", a déclaré un autre analyste répondant à Reuters. Ce dernier, qui doit statuer sur les implications en matière de concurrence d'un éventuel rachat de PeopleSoft par Oracle, devrait rendre sa décision le 12 mars, affirme le communiqué diffusé par Oracle.En tout cas, en dépit du relèvement de l'offre d'Oracle, beaucoup restent sceptiques sur la faisabilité du projet. Dans une note, Prudential Equity Group assure qu'il existe encore assez d'obstacles pour empêcher l'OPA, "la décision de la DoJ, la pilule empoisonnée de PeopleSoft sous forme de provisions et les garanties de contrat de PeopleSoft qui coûteraient 1,5 milliard de dollars à Oracle, l'émergence d'inquiétudes des gouvernements sur la concurrence".Autre raison à la résistance de PeopleSoft: les intentions d'Oracle à son égard. Pour l'éditeur de logiciels d'entreprises, le groupe voudrait tout simplement éliminer un concurrent gênant. De fait, PeopleSoft, ancien numéro trois du marché, a pris une place beaucoup plus importante sur le marché du logiciel d'entreprises depuis qu'il a mis la main sur son concurrent JD Edwards avec une offre amicale de 1,7 milliard de dollars, proposée juste avant celle d'Oracle. Une opération de croissance externe qui permet à PeopleSoft de jouer dans la même cour qu'Oracle, et dont on soupçonne qu'elle a incité Oracle à lancer son OPA hostile.A New York, le titre PeopleSoft a gagné 3,70% à la clôture de mercredi, à 22,70 dollars, les investisseurs ne semblant pas encore convaincus de la faisabilité du projet. De son côté, Oracle a reculé de 4,24% à 13,32 dollars.
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