Nouveau coup de tabac pour Alstom

Les effets d'annonces sur les nouveaux contrats - qui se sont multipliés ces dernières semaines - ont fait leur temps. Mercredi, l'action Alstom est brusquement repartie à la baisse, passant sous la barre des 2 euros. En clôture, elle chute de près de 13% à 1,92 euro.Il faut dire que la sanction est à la mesure de l'avertissement que vient de lancer l'industriel, qui montre qu'en dépit de son récent plan de sauvetage il est encore dans une situation très délicate. Première mauvaise surprise pour le marché: le montant des charges de restructurations avait été sous-estimé en novembre dernier. Sur l'exercice 2003/2004 (à fin mars), elles ne seront pas de 450-500 millions d'euros mais plutôt de 650 millions.Par ailleurs, de nouvelles provisions sur un contrat de centrale électrique aux Etats-Unis pourraient empêcher Alstom d'atteindre son objectif de marge opérationnelle de 2 à 2,5%. Cela aura aussi une incidence sur le cash-flow libre, qui devrait être négatif de 1 à 1,2 milliard d'euros et non pas de 800 millions à 1 milliard d'euros, comme l'avait précédemment indiqué l'industriel.L'équilibre financier de la société (déjà très précaire) pourrait en faire les frais. En tout cas, Alstom précise que si ces prévisions se confirment, il se verra obligé de renégocier auprès de ses banques certaines clauses de ses financements relatives à ses niveaux d'Ebitda (comparable à l'EBE) et de résultat net.Au-delà de l'exercice 2003/2004, cet avertissement vient une nouvelle fois jeter le trouble sur la capacité d'Alstom à rebondir (il vise une marge opérationnelle de 6% dans deux ans) après avoir bénéficié d'une main tendue par l'Etat. Depuis le début de l'année, la Bourse a voulu y croire au fur et à mesure des annonces concernant de nouveaux contrats. Reste qu'au mois de février, Alstom a été accusé de façon détournée par Siemens de vente à perte. Le groupe a qualifié ce discours d'"allégation", affirmant que les contrats concernés répondaient à ses critères de marge nette (voir ci-contre). Toujours est-il que l'affaire a conduit les analystes de Merrill Lynch à s'interroger sur la rentabilité du groupe et à conclure qu'il était peu probable qu'Alstom puisse à l'avenir "générer du cash-flow".Aujourd'hui, l'heure est encore aux préoccupations. Merrill Lynch renchérit en estimant que "c'est le signe que l'entreprise a un endettement beaucoup trop important au vu de la taille de ses activités", tandis qu'un analyste londonien, cité par Reuters, craint une nouvelle crise de confiance. Cette annonce "entame sérieusement la crédibilité du groupe et le marché va maintenant se dire qu'il va y avoir une nouvelle émission d'obligations ou un échange dette contre fonds propres", conclut-il.
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