On la croyait sortie de la crise, mais la Commerzbank a encore du chemin à faire pour retrouver une rentabilité sereine. Au cours du dernier trimestre de 2003, la troisième banque allemande a affiché une perte nette de 88 millions d'euros. Ce deuxième trimestre consécutif de pertes s'explique par le passage dans les comptes d'une charge fiscale de 139 millions d'euros qui n'était pas attendue par les analystes. Selon Reuters, ces derniers attendaient en moyenne un bénéfice net de 43 millions d'euros. Déjà, lors des résultats du troisième trimestre 2003, la banque francfortoise avait déçu en présentant une perte de 2,3 milliards d'euros liée à des dépréciations d'actifs. Du coup, sur l'ensemble de l'année 2003, les bons résultats enregistrés sur les six premiers mois sont effacés et la perte nette se monte à 2,32 milliards d'euros. "Commerzbank a encore des résultats de faible qualité comparée à ceux de ses concurrents", souligne ainsi un gérant britannique cité par Bloomberg. Il ne convient cependant pas d'être trop sévère. La banque a réalisé certaines amélioration. D'abord, la perte nette du quatrième trimestre 2003 est moins élevée que celle enregistrée un an auparavant et qui se montait à 243 millions d'euros. Ensuite et surtout, le groupe est parvenu à améliorer sa base de coûts, réduisant ses dépenses opérationnelles de 12,5% en un an sur le trimestre. Un mouvement qui s'est accompagné d'une baisse des provisions pour risques et créances douteuses de 12% sur un an. Du coup, le bénéfice opérationnel progresse en rythme annuel de 187% entre septembre et décembre à 92 millions d'euros. Les observateurs exigeront cependant plus. Le même gérant britannique réclame ainsi des cessions de participations et des baisses plus importantes de coûts. Evidemment, ces résultats risquent de rendre la "mariée moins belle". Chacun sait que la Commerzbank est une proie possible, mais elle l'est au même titre que la banque bavaroise HVB qui a su mieux gérer la crise et revenir plus rapidement à la rentabilité. Un prédateur étranger pourrait donc surtout s'intéresser à cette dernière. Quant à une fusion entre banque allemande, il n'est pas certain qu'elle soit possible avant que Commerzbank revienne à la rentabilité. Un horizon encore flou dans la mesure où la banque de Francfort n'a pas donné de prévisions pour 2004. La banque a cependant estimé qu'une "amélioration significative du bénéfice opérationnel" en 2004 pouvait être attendue, compte tenu du "début prometteur" de l'année 2004. En attendant, le président de la Commerzbank, Klaus-Peter Müller a indiqué qu'il paratait du principe que sa banque resterait autonome. Il a ajouté ne pas mener de négociations pour le moment, mais s'est dit ouvert à "toute solution raisonnable".En clôture, le titre Commerzbank a perdu mercredi 0,88%.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:01

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