Michael Eisner évincé de la présidence du conseil d'administration de Disney

Michael Eisner a certainement vécu hier l'une de ses journées les plus tumultueuses depuis qu'il dirige Disney. Et au final, il s'est plutôt bien sorti d'une assemblée générale des actionnaires à haut risque. Certes, le conseil d'administration, qui ne pouvait ignorer le mécontentement des actionnaires, lui a retiré la présidence du conseil d'administration, qu'il occupait depuis 10 ans. Elle est désormais confiée à l'ex-sénateur George Mitchell.Mais Michael Eisner est parvenu à conserver sa casquette de "chief executive officer", c'est à dire de patron opérationnel du groupe, ce dernier affirmant dans un communiqué qu'il accordait à son dirigeant toute sa confiance. Pourtant, en début de journée, le patron du groupe risquait purement et simplement de se faire débarquer. Les actionnaires mécontents, emmenés par Roy Disney (le neveu du créateur de Mickey), avaient peu à peu fait monter la pression, annonçant à l'avance que plus de 30% des voix se prononceraient à l'encontre de Michael Eisner.Finalement, ce sont 43% des votes qui ont été exprimés contre le dirigeant. Et si Michael Eisner a pu sauver sa place, c'est parce qu'aucun autre candidat ne s'est déclaré. Il s'agit là d'un désaveu très spectaculaire pour celui qui dirige le groupe depuis 1984, mais dont la stratégie et les émoluments en période de déprime boursière ont été largement critiqués.Une victoire au goût très amer donc pour Michael Eisner. Mais les frondeurs ne devraient pas non plus s'avouer vraiment victorieux pour l'instant. Du moins, c'est ce que donnent à penser les récentes déclarations de Roy Disney devant une contre-assemblée d'actionnaires mécontents. "Faites attention, a-t-il lancé il y a deux jours aux actionnaires en colère, le conseil d'administration va essayer de vous mener en bateau. Au lieu de forcer Michael Eisner à la démission, il va tout simplement proposer de séparer en deux les fonctions qu'il occupe actuellement, à savoir celle de directeur général d'une part et de président du conseil d'administration. Cela ne nous suffit pas". En tout cas, les débats ont été tellement animés lors de l'assemblée d'hier que la question de l'offensive de Comcast a à peine été abordée. Celui-ci, de son côté, s'est empressé de confirmer qu'il maintenait son offre de 48 milliards de dollars sur Disney.
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