Perte en trompe l'oeil pour Veolia Environnement

On se croirait presque revenu en 2001, lorsque Veolia Environnement (alors Vivendi Environnement) avait perdu 2,25 milliards d'euros. En 2003, la perte du groupe de services collectifs a en effet été du même ordre de grandeur, s'élevant à 2,05 milliards d'euros. Oublié donc le retour dans le vert de 2002 avec un bénéfice de 339 millions d'euros.Pourtant, le marché ne s'en inquiète pas. Le titre ne cède que 0,45% en fin de séance. La raison en est simple. Le déficit du groupe n'est imputable qu'à des éléments exceptionnels qui, de surcroît, étaient connus depuis le premier semestre. "Les élements non récurrents s'élèvent à -2,3 milliards d'euros. Ils incorporent une charge de 2,23 milliards d'euros au titre de la mise à valeur de marché des actifs USFilter passée au premier semestre 2003, et des coûts de restructuration à hauteur de 93 millions d'euros contre 57 millions en 2002", fait remarquer le communiqué.En excluant ces éléments, le groupe est donc resté bénéficiaire en 2003, même s'il l'a été un peu moins que l'année précédente. Le résultat net hors exceptionnels est ainsi passé de 429 à 250 millions d'euros. Quant à l'Ebit (proche du résultat d'exploitation), il a perdu un peu plus de 11%, à 1,751 milliard d'euros. "Cette évolution s'explique essentiellement par l'impact des effets de change (-65 millions d'euros) et par l'effet des cessions (-122 millions d'euros). L'Ebit des activités hors actifs cédés en 2002 et 2003 s'élève à 1,749 milliard en baisse de 1,8% à change constant", ajoute le groupe.Comme cela a été le cas pour les exceptionnels, il était relativement aisé pour les analystes d'anticiper l'impact des effets de changes et des cessions sur les comptes annuels du groupe. Ce qui explique que les chiffres délivrés par Veolia ce lundi ne diffèrent guère des prévisions établies auparavant par les professionnels (consensus Reuters). Seul point sur lequel les observateurs ont quelque peu été surpris: la dette a diminué plus rapidement que prévu. Elle a été ramenée à 11,8 milliards d'euros, contre 13,1 milliards un an plus tôt et 12,8 milliards attendus en moyenne par les spécialistes. Le groupe a profité d'une bonne résistance de sa capacité d'autofinancement (-2,9%), associée à une amélioration de son BFR et une maîtrise des investissements (passés de 3,74 milliards à 2,93 milliards d'euros).Enfin, en ce qui concerne les mois à venir, aucun changement à noter dans le discours du groupe, qui confirme ses objectifs pour 2004 et 2005: "croissance de l'activité entre 4% et 8% par an, cash-flows libres positifs et amélioration du rendement des capitaux employés (entre 8% et 9% en 2005)". A moyen terme, c'est-à-dire au plus tard en 2009, le groupe ambitionne même de porter la rentabilité de ses capitaux à 10%, a-t-il annoncé en conférence téléphonique. Veolia a donc encore une belle marge de progression puisqu'en 2003 le rendement des capitaux employés est ressorti à 7%.
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