En Allemagne, il n'y en a qu'une...

Rarement une banque aura été aussi courtisée. Première banque privée allemande, la Deutsche Bank attise bien des convoitises. Le mois dernier, on apprenait ainsi que le géant américain Citigroup avait esquissé une première approche, sans succès. En début de semaine, c'était au tour du patron de HSBC de sortir du bois en indiquant qu'une seule institution pouvait l'intéresser, toujours la Deutsche Bank. Enfin, sur les marchés financiers, la rumeur d'une fusion avec le Crédit Suisse se fait persistante.Bref, au moment où les uns et les autres s'accordent à penser que le secteur bancaire allemand ne pourra échapper à un big bang, c'est bien la Deutsche Bank qui apparaît comme la plus exposée à un raid étranger. On comprend bien l'intérêt pour Citigroup, HSBC, Crédit Suisse et les autres : quitte à se lancer à l'assaut du difficile marché allemand, autant s'attaquer à un établissement de premier plan donnant accès à une part substantielle de la banque de détail dans le pays. De surcroît, la banque dirigée par le suisse Josef Ackermann a réussi à construite une solide plate-forme mondiale de banque d'investissement. Ce qui est loin d'être le cas des autres cibles potentielles outre-Rhin (HVB, Commerzbank, WestLB...).Après avoir traversé une passe très difficile, la Deutsche Bank semble par ailleurs être sortie de l'ornière. Mais l'amélioration des résultats est encore à confirmer, ce qui ouvre une fenêtre d'opportunité pour un rapprochement. Demain, tout mariage risque d'être trop cher. Les prétendants doivent donc se dépêcher... et semblent l'avoir compris, eux qui se pressent à la porte de Josef Ackermann. Mais ce dernier a-t-il la tête à cela?Difficile d'imaginer en effet qu'il se lance dans une méga fusion alors qu'il comparaît trois jours par semaine dans le procès Manessmann. Si mariage il y a, peut être faudra-t-il attendre la fin de ses soucis judiciaires, en juin. A moins qu'une banque ne se lance dans une opération non sollicitée, façon polie de parler d'une OPA hostile. Une démarche plus risquée par définition, et qui risque de se heurter à l'opposition farouche des autorités allemandes. Car il ne faut pas perdre de vue que la Deutsche Bank est un véritable symbole en Allemagne. On ne s'y attaque pas sans avoir pris quelques précautions.
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