Cingular l'emporte sur Vodafone pour le rachat d'AT&T Wireless

La bataille des enchères a été de courte durée. Quelques jours seulement après la clôture de l'offre de AT&T Wireless, Cingular confirme avoir remporté la bataille. Et pour cela, l'opérateur mobile américain n'a pas hésité à mettre la main à la poche en relevant son offre à 15 dollars par titre, soit un total de 40,7 milliards de dollars. Cela constituerait une prime de 7,1% sur les 35 milliards de dollars offerts vendredi dernier, et une surenchère totale de 35% par rapport aux 30 milliards de dollars, initialement proposés par Cingular lors d'une première offre informelle. L'opération comprend également 6 milliards de dollars de reprise de dette, ce qui confère à AT&T Wireless une valeur d'entreprise de 46,7 milliards de dollars.Cingular a donc évincé son concurrent Vodafone, autre candidat sérieux au rachat d'AT&T Wireless. Un peu avant l'annonce officielle de Cingular, l'opérateur britannique annonçait son retrait de la course, arguant qu'il "n'était pas dans l'intérêt de ses actionnaires qu'il poursuive les discussions".Jusque là, le groupe présidé par Arun Sarin a eu pour politique d'aligner toutes ses offres sur celles de Cingular, selon la presse, aucune information officielle n'ayant été jusque là dévoilée sur la procédure de rachat. Hier encore, des sources proches du dossier rapportaient que Cingular revoyait une nouvelle fois son offre à la hausse à 38 milliards de dollars, et qu'il allait être suivi de Vodafone. Mais Cingular a semble-t-il eu les bons arguments pour convaincre AT&T Wireless. Le rapprochement des deux groupes donne donc le coup d'envoi à une consolidation du marché très attendue. De six acteurs, il n'en restera plus que cinq, le duo Cingular/AT&T Wireless devenant numéro 1 du marché avec 46 millions d'abonnés devant l'actuel leader, Verizon Wireless, qui possède un portefeuille de 37,5 millions de clients. La fusion va en outre permettre à Cingular de réaliser des économies d'échelle de grande amplitude, dans une industrie où la concurrence n'a eu de cesse de tirer les prix vers le bas. Cingular compte générer plus d'un milliard de dollars de synergies en 2006, et plus de deux milliards l'année suivante. La fusion doit engendrer des flux de trésorerie positifs en 2005. Reste une inconnue: le prix total de la transaction. Pour l'instant, les 40,7 milliards de dollars proposés prennent pour hypothèse la cession des 16% que détient DoCoMo dans AT&T Wireless à Cingular. L'opérateur japonais ne s'est pas prononcé sur l'avenir de cette participation, se contentant de préciser qu'il "étudiait toutes les possiblités".Quoi qu'il en soit, les investisseurs applaudissent. A milieu de séance à New York, le titre AT&T Wireless grimpe de 16% à 13,7 dollars. Les actionnaires de Vodafone soulagés En parallèle, le dénouement de l'opération soulage les actionnaires de Vodafone. Le titre gagne plus de 4,5% en fin de séance à Londres. Il faut dire que beaucoup n'étaient pas convaincus de la légitimité de l'opération. Outre l'impact dilutif du rachat sur le bénéfice par action, on peut se demander l'intérêt de prendre le contrôle du troisième opérateur mobile américain, dans lequel il va falloir massivement investir. Et ce alors que Vodafone possède déjà 45% de l'actuel numéro un américain, Verizon Wireless, au côté de Verizon. Reste que ce soulagement des actionnaires de Vodafone pourrait être de courte durée. A peine l'information de la victoire de Cingular connue, le marché a estimé que le groupe britannique pourrait jeter son dévolu sur Vivendi Universal, histoire de récupérer SFR. Du coup, en clôture mardi, le titre Vivendi termine sur une hausse de 5,28% à Paris.
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