Les banques européennes redressent la tête

Comme l'ont fait UBS (voir ci-contre) ou Deutsche Bank ces derniers jours, les banques européennes qui ont publié des résultats ce jeudi ont montré une nette amélioration de leurs résultats par rapport à un exercice 2002 en demi-teinte.On en a eu un premier exemple avec Société Générale, dont le bénéfice net s'est envolé de 78% (voir ci-contre). Hors de nos frontières, la tendance est la même. Le cas le plus frappant est celui de Credit Suisse. Tandis que 2002 s'était soldé par une perte abyssale de 3,3 milliards de francs suisses, en raison de règlements de litiges, de charges de restructuration et de la baisse des marchés, le groupe helvétique a dégagé un bénéfice de 5,2 milliards de francs suisses (3,4 milliards d'euros) en 2003.L'impact sur la rentabilité des fonds propres est manifeste. Le ROE négatif en 2002 a grimpé à 17,2% l'an passé. Alors que, comme nombre d'autres groupes, Credit Suisse avait délibérément décidé de plomber 2002 pour repartir plus vite, sa réussite s'est articulée autour de deux axes.En premier lieu, le redressement de la branche assurance (Winterthur) a permis à la division services financiers de réaliser un bénéfice net de 4,3 milliards de francs suisses, contre une perte de 271 millions en 2002. De la même façon, bénéficiant d'un contexte plus favorable, la banque d'investissement (Credit Suisse First Boston) a vu son résultat passer de -1,8 milliard à +1,1 milliard de francs suisses.Moins spectaculaire, mais tout aussi rassurant, le résultat imposable de la banque britannique Barclays a pour sa part gagné 20%, à 3,84 milliards de livres (5,65 milliards d'euros). Un chiffre légèrement au-dessus des attentes du marché, les analystes sondés par Reuters visant en moyenne un résultat inférieur à 3,82 milliards de livres.Si le groupe a tiré profit de la baisse de ses provisions pour créances douteuses, il est également parvenu à maîtriser ses dépenses opérationnelles, qui ont augmenté moins vite que ses revenus. En témoigne le bénéfice d'exploitation en hausse de 18%, à 3,82 milliards de livres. "Nous avons renforcé et diversifié notre protefeuille, tout en maintenant la pression sur les coûts et en gardant une approche prudente face au risque", commente la banque dans son communiqué.Après une année 2003 synonyme de redressement, ces établissements voient aussi 2004 avec confiance. Emboîtant le pas à UBS qui a parlé d'obtenir pour l'investisseur "les meilleurs rendements possibles", Credit Suisse se déclare aujourd'hui optimiste et vise une amélioration de ses résultats dans tous les secteurs.Chez Barclays, on avance même des chiffres. Sur le période 2004-2007, l'objectif prioritaire reste d'atteindre une croissance annuelle de 10 à 13% des résultats économiques. Il souhaite pour cela se concentrer sur la croissance organique (qui a selon lui un fort potentiel au Royaume-Uni).Enfin, alors que les opérations de rapprochement agitent le marché depuis le début de l'année, le Britannique a estimé qu'ils devraient être de plus en plus nombreux dans les mois à venir, ce qui représenterait bien évidemment une manne pour les activités de fusion-acquisition. "Nous nous attendons à voir de plus en plus d'activités dans les rapprochements transfrontaliers en Europe Continentale", a déclaré à des journalistes le patron du groupe. Le phénomène pourrait même toucher le secteur bancaire européen. En tout cas, c'est ce que le marché a retenu des résultats de Deutsche Bank (voir ci-contre). Car si l'Allemand n'intéresse plus Citigroup, tout porte maintenant à croire qu'il cherche un partenaire. Et les candidats ne manquent pas...
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