PPR limite le repli de son résultat

Par latribune.fr  |   |  542  mots
Difficile de s'y retrouver dans les comptes 2003 de Pinault-Printemps-Redoute, tant les mutations ont été importantes au sein du groupe. On peut notamment s'intéresser aux chiffres bruts, qui font ressortir un bénéfice net en chute de près de 60%, à 644,6 millions d'euros (supérieur aux attentes), ainsi qu'un chiffre d'affaires en repli de 11%, à 24,36 milliards d'euros. Mais ces éléments s'avèrent finalement assez peu significatifs de l'activité passée du groupe."L'évolution du chiffre d'affaires publié en 2003 intègre des effets négatifs de périmètre, liés aux cessions d'actifs non stratégiques dans la distribution professionnelle et dans le crédit à la consommation pour pratiquement 2,5 milliards d'euros ainsi que l'effet négatif des évolutions de taux de change, pour 991,5 millions d'euros, principalement attribuable au dollar et, à un degré moindre, à la livre sterling", souligne à cet égard le communiqué PPR.Pour rendre compte plus précisément de son exercice, PPR a donc délivré des comptes pro forma. Mieux encore, il a établi les comptes pro forma du "nouveau PPR", c'est-à-dire intégrant les activités de distribution grand public (Printemps, Redcats, Orcanta, Conforama, Fnac, Mobile Planet, activités crédit et services financiers et CFAO) et de luxe (Gucci Group). C'est donc bien à cette configuration qu'il convient de s'intéresser car elle reprend le profil qu'adoptera le groupe dans les années à venir.Or, dans cette situation, les comptes deviennent plus flatteurs. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,1%. Et il n'est alors plus question d'un repli de 29% du résultat d'exploitation (en données brutes), mais d'une baisse ramenée à 4,8%, à 980 millions d'euros. La contraction est uniquement due au pôle luxe, "pénalisé par l'environnement conjoncturel de mars à juin, par le tassement de la rentabilité de la marque Gucci et par l'aggravation des pertes des nouvelles marques, liées notamment à leurs investissements de développement", précise PPR. Le résultat d'exploitation de cette division a chuté de 19,2%. A l'inverse, le groupe se félicite de la bonne tenue de la distribution grand public, dont le résultat d'exploitation s'est apprécié de 0,9%.Pour 2004, cette branche devrait d'ailleurs être en mesure de tirer son épingle du jeu. Du moins, c'est ce que laissent penser les premiers mois de l'année: à taux de change et périmètre comparables, les enseignes de PPR ont enregistré des croissances de 5,9 et 4,1% en janvier et février. Quant au luxe, PPR ne donne pas d'éléments sur 2004. Mais il précise de façon engageante à propos de 2003 que "les derniers mois ont été caractérisés par un net rebond de l'activité et de meilleures performances opérationnelles, ainsi que par la disparition progressive des facteurs spécifiques négatifs". Le luxe, il en sera encore question très prochainement chez PPR. Car l'échéance approche pour la reprise en main totale de Gucci, dont il possède aujourd'hui près de 70%. Conformément à ce qui était prévu, le groupe annonce qu'il "lancera le 1er avril une offre publique sur les Bourses d'Amsterdam et de New York sur les actions Gucci à un prix de 85,52 dollars par action".L'action se montre hésitante. Après avoir brièvement baissé, elle progresse de 1,4%, à 87,20 euros, en fin de séance.