Shell veut retrouver la confiance des marchés

Shell veut faire la preuve de sa bonne volonté. Après le scandale déclenché cet hiver par l'évaluation hasadeuse de ses réserves prouvées (voir ci-contre), le pétrolier anglo-néerlandais a indiqué qu'il allait revoir les méthodes de détermination de ses réserves d'hydrocarbures.Il va ainsi "améliorer fortement la fréquence et l'intensité des missions de contrôle", précise-t-il dans un communiqué, ajoutant que l'évaluation se fera désormais "avec l'aide de consultants externes". Après l'enquête interne du comité d'audit, Shell confie qu'il "ne peut pas se permettre" de reproduire les erreurs du passé. Un véritable mea culpa.Pour preuve de son honnêté vis-à-vis du marché, le groupe a d'ailleurs annoncé qu'après avoir passé sous revue 90% de ses réserves, celles-ci avait été surévaluées de 4,35 milliards de barils fin 2002 et 500 millions de barils fin 2003. Un léger ajustement supplémentaire donc puisque Shell avait jusqu'ici fixé les surévaluations à 4 milliards de barils pour 2002 (en janvier) et 500 millions pour 2003 (en mars).Désormais, les réserves prouvées du groupe (celles qu'il est susceptible de récupérer pendant la durée de ses contrats d'exploitation) s'élèvent à 15 milliards de barils pour 2002 et 14,5 milliards de barils pour 2003. D'après le nouveau patron de la division exploration et production, Malcom Brinded, les réserves sont à présent "conformes" aux exigences de l'autorité de marché américaine (la SEC).En tout cas, cette mise en conformité va contraindre le groupe à revoir ses résultats 2002 et 2003, de quelque 100 millions de dollars par an (environ 1% des résultats). Et surtout, l'affaire vient de coûter son poste à un troisième dirigeant. Après le départ du très contesté patron, Phil Watts, et du responsable de la division exploration et production, Walter van de Vijver (voir ci-contre), c'est la directrice financière Judy Boynton qui a dû céder sa place. Reste que contrairement aux deux autres hauts responsables, Judy Boynton restera pour l'instant au sein du groupe.Très affecté en début d'année par la première révision à la baisse des réserves, le titre s'est peu à peu redressé. Et ce lundi, l'annonce du groupe ne provoque pas de réaction particulière sur le marché. Toujours est-il que la valorisation de Shell reste un peu en-deçà de celle de ses concurrents. Shell est valorisé 13,8 fois ses bénéfices attendus pour l'année en cours, contre des ratios de 14,8 et 16,1 fois pour Total et BP. Un phénomène qui n'a rien d'étonnant, les analystes jugeant Shell comme la major la moins performante.
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