Les banques américaines enchaînent les bénéfices record

Décidément, les beaux jours sont revenus à Wall Street. Après le bénéfice historique annoncé hier par le numéro un mondial de la finance, Citigroup, c'est aujourd'hui JP Morgan Chase et Merrill Lynch qui ont publié d'excellents résultats au titre du dernier trimestre 2003. Alors que les chiffres publiés jusqu'ici par le secteur bancaire américain témoignaient surtout de la santé florissante des opérations de banque pour les particuliers, les résultats annoncés aujourd'hui montrent que les activités de banque d'affaires et de marchés sont elles aussi en pleine forme.C'est le cas pour JP Morgan, la deuxième banque américaine, dont le bénéfice net s'est établi à 1,86 milliard de dollars sur les trois derniers mois de 2003. Un chiffre qui contraste avec la perte de 387 millions enregistrée un an plus tôt, en raison notamment des retombées financières de l'effondrement d'Enron.En termes de bénéfice net par action, le résultat du trimestre s'établit à 89 cents, contre une perte de 20 cents fin 2002. Un chiffre qui dépasse largement les prévisions des analystes, qui tablaient sur 77 cents par action, selon le consensus établi par Reuters.Ce sont les activités de la banque sur les marchés financiers qui sont à l'origine de ce spectaculaire redressement des comptes. Les résultats de la banque d'affaires de JP Morgan ont ainsi bondi de 341 à 860 millions de dollars en un an, grâce à ses opérations en matière d'émissions d'actions et d'obligations.Mais les activités de crédit classiques aux entreprises se sont également bien comportées, en raison notamment de l'amélioration des risques de crédit, reflet de la reprise de l'activité économique aux Etats-Unis.Sur l'ensemble de l'année écoulée, JP Morgan affiche également des résultats brillants: 6,72 milliards de dollars de bénéfice net, soit environ le quadruple des 1,66 milliard de dollars de 2002. Des chiffres qui tombent à pic pour légitimer les ambitions de la banque, qui vient de lancer une opération de rachat de sa consoeur Bank One pour 58 milliards de dollars. Une opération qui fera du groupe combiné le numéro deux du secteur, juste derrière Citigroup.Pour Merrill Lynch aussi, l'année écoulée aura été faste: la banque d'affaires a en effet engrangé en 2003 un bénéfice net record de 4 milliards de dollars, en hausse de 59% par rapport à l'année précédente. Le dernier trimestre de l'année a été particulièrement favorable, avec un bénéfice en progression de 131%, à 1,2 milliard de dollars.Comme JP Morgan, Merrill a surpris les analystes: son bénéfice par action est ressorti à 1,23 dollar sur le trimestre, alors que le consensus s'établissait à 1,01 dollar (contre 56 cents un an plus tôt). Là encore, ce sont les opérations financières - émissions, fusions-acquisitions - qui ont propulsé les performances de la banque. La division Global Market and Investment Banking a ainsi vu ses bénéfices bondir de 24% sur un an. A contrario, les activités de broker de Merrill Lynch n'ont enregistré qu'une croissance de 9%.Un signe qui ne trompe pas quant à la solidité des perspectives de Merrill Lynch: la firme a recommencé à embaucher. Alors même qu'elle s'était distingué pendant la crise de Wall Street, ces deux dernières années, par ses réductions brutales d'effectifs (environ 3.000 emplois supprimés en deux ans), Merrill a créé 300 postes fin 2003, portant aujourd'hui ses effectifs à 48.100 salariés.A New York, le marché réagit positivement aux résultats de J.P. Morgan, dont l'action gagne 0,90% à 39,44 dollars dans la matinée. Quant à Merrill Lynch, dont le titre avait très fortement monté l'année dernière, des prises de bénéfices lui font céder 2,16%, à 58,88 dollars.
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