Akzo Nobel sauve les meubles grâce à ses économies d'échelle

Par latribune.fr  |   |  471  mots
Akzo Nobel déçoit sur des exceptionnels. Pour le premier trimestre de son exercice 2004, le groupe chimique néerlando-suédois a en effet affiché un bénéfice net de 133 millions d'euros, en baisse de 4% sur un an. Un chiffre qui est assez loin des attentes des analystes puisque le consensus calculé par Reuters s'établissait à 161,22 millions d'euros. Ces chiffres doivent cependant être pris avec précaution car Akzo Nobel a passé dans ses comptes une charge exceptionnelle de 43 millions d'euros dûe à la restructuration de ses usines pharmaceutiques américaines. Hors exceptionnels, le bénéfice net du groupe connaît une hausse de 7% à 176 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en baisse de 5%. La pharmacie reste encore et toujours le talon d'Achille du groupe. Le groupe avait à l'origine conservé ce secteur pour amortir le choc des crises cycliques de la chimie. Mais les génériques sont passées par là et ont réduit à néant cette stratégie. Akzo a en effet perdu sa licence exclusive sur son produit vedette, le contraceptif Remeron. Du coup, le communiqué du groupe admet que le secteur a connu "un trimestre très dur" et que le reste de l'année pourrait bien être tout aussi difficile. Il est vrai qu'Akzo joue de malheur: l'effet de change a en effet accentué la baisse des ventes de la pharmacie, qui est de 7% sur un an. Mais le groupe est parvenu à limiter la casse grâce à des économies d'échelle importantes. Des usines ont été fermées et des produits vendus. Du coup, le résultat opérationnel de la branche pharmaceutique est en hausse de 10% sur un an à 155 millions d'euros. Une performance qui sera cependant difficile de renouveler.Dans la division Peintures, Akzo Nobel, touche là aussi les fruits de ses restructurations, avec une hausse annuelle de 17% du bénéfice opérationnel à 82 millions d'euros. Selon le président d'Akzo, Fritz Fröhlich, le groupe a également bénéficié de sa forte position aux Etats-Unis et en Asie. En revanche, la division chimie reste dans une situation difficile, en grande partie en raison des effets de change qui ont grevé les ventes (-5% sur un an). Le groupe souffre par ailleurs de la hausse du prix des matières premières. Le résultat opérationnel recule donc au premier trimestre de 4% sur un an à 93 millions d'euros. Mais Fritz Fröhlich se veut rassurant en affirmant que les programmes de réductions de coûts devraient compenser ses effets négatifs dans le cours de l'année. Du coup, pour le reste de l'exercice, Akzo confirme ses perspectives: le bénéfice net 2004 sera inférieur à celui de 2003, en excluant les exceptionnels. Pas de quoi réjouir les investisseurs qui, logiquement, sanctionnent l'action. En clôture mardi, le titre reculait de 0,73% à Amsterdam.