Oberthur décroche après un chiffre d'affaires jugé décevant

Si à la mi-mars Oberthur Card Systems a comblé le marché avec un bond en avant de sa marge opérationnelle et un résultat net annuel revenu dans le vert (voir ci-contre), le sentiment des investisseurs est bien moins favorable un mois plus tard, alors que le groupe vient de publier son chiffre d'affaires du premier trimestre 2004.En réaction, l'action accuse la plus forte baisse du SRD, -4,9% à la clôture, après avoir cédé jusqu'à près de 11% dans la matinée. La raison de cette évidente déception? Des ventes tout simplement en-deça des attentes. Affecté par la baisse du dollar et la pression sur les prix, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 0,9%, à 102,8 millions, alors que le consensus établi au préalable par Reuters tablait sur un chiffre de 114 millions d'euros.Pourtant, le segment de la carte bancaire a réalisé, comme le fait remarquer Oberthur, "son meilleur trimestre". Porté par des commandes en provenance du Royaume-Uni et de Belgique, où de nouvelles normes ont été adoptées (le remplacement de la piste magnétique des cartes par une puce), les ventes de la division ont fait un bond en avant de 63,5%, à 31,6 millions d'euros.Mais, "les ventes de cartes SIM [pour téléphones mobiles] sont très décevantes", déplore un analyste cité par Bloomberg. Elles ont chuté de 21,8%. Ce que la société explique d'abord par une baisse des prix de 12,7% en raison de la concurrence toujours vive, mais aussi par les très bonnes ventes du trimestre précédent qui ont permis aux opérateurs de limiter leurs commandes en ce début d'année.Le groupe ne voit d'ailleurs en ce premier trimestre qu'un accroc. Il table sur une progression de ses ventes pour l'ensemble de l'année. Il n'est en outre pas le seul à garder confiance. Malgré la vive réaction du marché ce jeudi, certains analystes restent positifs. "Oberthur a une stratégie payante", estime Aurel-Leven qui pense le groupe capable de porter sa marge annuelle à 9% (contre 8,4% en 2003) "grâce à son positionnement sur le haut de gamme et aux effets positifs du plan de restructuration".
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