RBS débourse 10,5 milliards de dollars pour s'offrir une banque américaine

On est loin des 58 milliards de dollars de la fusion JP Morgan Chase-Bank One. Mais l'acquisition de 10,5 milliards de dollars (8,75 milliards d'euros) que vient de réaliser Royal Bank of Scotland (RBS) outre-Atlantique s'avère tout de même un événement pour le secteur bancaire européen. Pour 44,50 dollars par action (soit une prime de 24% sur le dernier cours), RBS a décidé de mettre la main sur Charter One Financial, une banque régionale américaine.Cette acquisition en cash, qui doit être finalisée au quatrième trimestre, va lui permettre de renforcer sa filiale américaine Citizens Financial Group, qui compte déjà 880 agences et 15.500 employés. Les 616 agences et 8.400 employés de Charter One vont propulser Citizens dans le "top 10" des banques commerciales américaines. A terme, Charter One représentera le quart des bénéfices du groupe aux Etats-Unis.Mais cette opération vient surtout lever un doute (voir ci-contre). Car depuis quelques mois, RBS ne savait comment utiliser sa montagne de cash d'environ 10 milliards de livres (près de 15 milliards d'euros). Le groupe hésitait entre un rachat d'actions ou une acquisition. En février dernier, il n'avait d'ailleurs pas exclu de se renforcer aux Etats-Unis, en particulier du fait de la faiblesse du dollar. Mais jusqu'ici aucune piste n'avait été clairement privilégiée. Le président de la banque écossaise, Fred Goodwin, avait même précisé: " prévoir ce que nous allons faire, c'est un peu comme prévoir le temps qu'il va faire".Reste que si RBS a enfin pris une décision, elle ne devrait pas contenter tout le monde. Certains analystes se sont par le passé inquiétés d'une offre sur un concurrent, potentiellement destructrice de valeur, préférant un rachat d'actions. Par ailleurs, ceux qui ont joué jusqu'ici le scénario d'une offre sur une banque européenne - on a parlé de RBS comme repreneur possible de banques allemandes ou de la Société Générale -, devraient être déçus. Car l'acquisition de Charter One limite la capacité de RBS à intervenir sur d'autres dossiers, cette opération mobilisant 60% de ses réserves.
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