latribune.fr : Comment se présente aujourd'hui la place financière chinoise ? Catherine Boutet: En Chine continentale, il existe deux marchés principaux, Shanghai et Shenzhen. Les actions peuvent être cotées sur deux segments, appelés A et B. Le segment A n'est ouvert aux investisseurs étrangers que sous certaines conditions, le segment B leur est, en revanche, entièrement ouvert. Les actions sont soit cotées en yuans, soit en dollars. Cependant, les investisseurs étrangers ont surtout accès aux valeurs chinoises par la Bourse de Hong Kong, où la plupart des valeurs sont également cotées. A noter également que certaines sociétés sont aussi présentes à New York sous forme d'ADR. Quelle est la capitalisation du marché chinois ? Les valeurs chinoises continentales cotées à Hong Kong représentent une capitalisation globale de 1.400 milliards de dollars de Hong Kong (147 milliards d'euros). Pour information, la capitalisation de l'indice Hang Seng de Hong Kong s'élève à 4.000 milliards de dollars de Hong Kong (420 milliards d'euros).Quelles sont les grandes valeurs de la cote chinoise ? On y trouve surtout les sociétés de téléphonie (China Mobile, China Telecom), des pétrolières (CNOOC, Petrochina) et grandes compagnies d'électricité (Huaneng Power). Mais la cote s'est étoffée et a gagné en profondeur : l'indice de Chine continentale compte aujourd'hui 92 valeurs. Cela permet aujourd'hui de construire des portefeuilles avec notamment des sociétés financières (China Life), des transporteurs, des sociétés d'électronique, des psociétés alimentaires ou pharmaceutiques. La cote devrait continuer à s'élargir et la recherche sur les sociétés va se développer d'avantage. Sur ce plan, des progrès ont déjà été réalisés, notamment avec l'arrivée de grandes sociétés de Bourse internationales. Pensez-vous que l'économie chinoise soit aujourd'hui menacée de "surchauffe" ?La Chine est aujourd'hui à la croisée des chemins. Les autorités veulent éviter la surchauffe et me semblent avoir pris des mesures rapides et pragmatiques en ce sens. L'idée est de responsabiliser les banques en les obligeant à prêter à certaines conditions. Ces mesures vont certes avoir un impact négatif sur la croissance, mais Pékin a pris des dispositions visant à assurer des relais de croissance. Le gouvernement chinois souhaite en effet créer un "effet richesse" dans les campagnes. Les avancées récentes sur la possibilité de vendre et d'acheter un terrain sont un pas important dans ce sens. De même, le gouvernement a lancé une baisse massive des taxes sur la production agricole sur 5 ans. Les incertitudes qui ont suivi la mise sur le marché de China Life ont fait craindre un phénomène de "bulle". Qu'en pensez-vous ?Il convient toujours de faire attention à la qualité des actifs mis sur le marché. Rappelons cependant que les démêlés judiciaires de China Life concernaient sa partie non cotée. Pour rappel il s'agissait de la première introduction en Bourse d'une société d'assurance vie. Il est vrai cependant que le marché chinois attire beaucoup les investisseurs (6 milliards de dollars américains y ont été placés depuis le début de l'année) car les valorisations du marché restent attractives, le ratio bénéfices escomptés sur cours est de 15 pour 2004 et de 13 pour 2005. Le tout avec une croissance des bénéfices attendue de l'ordre de 20%. Quelles sont les grandes IPO attendues pour 2004 ? Après le fabricant de semi-conducteurs SMIC, on s'attend à quatre ou cinq grandes introductions sur le marché chinois, notamment une nouvelle compagnie d'assurance vie, un groupe de télécoms, un autre fabricant de semi-conducteurs et une grande banque. Quelles performances attendre de l'année en cours ? C'est difficile à dire. Le premier trimestre devrait être marqué par une certaine volatilité compte tenu de l'environnement international et des incertitudes sur les perspectives macroéconomiques. Mais lorsque les investisseurs verront que la croissance est plus forte que prévu, qu'il y a un pilote dans l'avion et que des relais de croissance existent, le marché chinois devrait repartir.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:24

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