Des pertes encore trop lourdes pour Delta Airlines

Delta Airlines a beau avoir réduit son déficit, il n'est pas satisfait. Et il ne s'en cache pas dans son communiqué en affirmant que "des pertes de cette ampleur ne sont pas soutenables". Il faut dire que le transporteur aérien veut certainement devancer les critiques du marché. Car si au premier trimestre sa perte a été ramenée de 466 à 383 millions de dollars, à 3,12 dollars par action, elle reste supérieure aux attentes de Wall Street, établies à 3,02 dollars selon First Call.Pourtant, il y a eu d'évidents progrès sur le plan commercial. Après une période en demi-teinte, le trafic a repris, permettant au groupe d'accroître son coefficient de remplissage de 1,7 point, à 70,6%, et ses revenus de 4,3%, à 3,29 milliards de dollars. Pourtant, la politique de maîtrise des coûts a été poursuivie. La masse salariale a été réduite de 1,5%, tandis que le coût de location des appareils a baissé de 1,1%.Mais cela n'a pas suffi à ramener la compagnie américaine dans le vert, que ce soit au niveau du résultat net ou même de l'opérationnel (passé de -535 à -388 millions de dollars). A cela deux raisons principales. D'abord, le groupe partait de trop loin pour espérer un rebond spectaculaire dès ce trimestre. Ensuite, la hausse du prix des carburant a manifestement freiné son redressement. Comptant pour un sixième des coûts opérationnels de la compagnie, les frais de carburants ont augmenté de 12,3%, à 574 millions de dollars, par rapport au premier trimestre 2003 et ce en comptabilisant un gain de 82 millions issus de contrats destinés à couvrir le groupe contre une hausse des prix.S'il n'était évidemment pas envisageable de voir le groupe redevenir bénéficiaire, l'un des buts plus accessibles était en revanche d'afficher un cash-flow positif. Delta Airlines y est parvenu (116 millions de dollars) si l'on exclut la contribution de 396 millions apportée aux fonds de retraite au cours du trimestre.Dégager des cash-flows positifs est d'ailleurs l'un des grands objectifs de Delta Airlines pour les mois à venir, avec bien sûr un retour à la rentabilité et une réduction de la dette (l'endettement net dépasse les 10 milliards de dollars). Mais bien que le groupe soit d'ores et déjà satisfait des "progrès" effectués, il ne nie pas que sa tâche sera rude. Après ce trimestre décevant, "il y a des défis encore plus importants à venir", souligne le communiqué. Du même avis, des analystes ont d'ailleurs récemment estimé, au vu des prix du pétrole, qu'un retour dans le vert des compagnies américaines serait difficile cette année. D'où "l'urgence" selon Delta Airlines "d'achever la mise en place d'une structure de coûts compétitive".
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