Executive Life, la saga continue...

L'heure de vérité approche. Lorsque l'accord entre Paris et Los Angeles dans le volet pénal de l'affaire Executive Life a été annoncé, mi-décembre, le discours officiel, côté français, était rassurant. Si le prix était exorbitant (770 millions de dollars), les négociations avaient été menées de telle façon que les reconnaissances de culpabilité du CDR et du Crédit Lyonnais ne seraient pas pénalisantes au civil. Car tout le charme de cette affaire tient au fait que les procédures sont aussi nombreuses que les intérêts des uns et des autres sont divergents. Le procureur Jeffrey Isaacs ayant obtenu gain de cause, c'est donc maintenant au tour de Gary Fontana et du commissaire aux assurances de Californie d'essayer d'obtenir leur chèque, dans la procédure civile.Le match qui s'annonce, avant un éventuel procès en février 2005, prendra la forme d'une procédure de médiation. D'ores et déjà, les avocats se sont attelées à la préparation de cette phase cruciale qui doit donner lieu à une réunion générale fin mars à San Francisco. Le professeur Eric Green, connu pour avoir réglé le cas Microsoft, jouera les arbitres et a fixé le déroulement de la cérémonie. Concrètement, chaque partie disposera de 45 minutes pour présenter ses arguments, avant de s'isoler dans une pièce. Le "docteur Green" passera ensuite des uns aux autres pour rapprocher les points de vue. Un processus digne de Camp David, sauf que cette fois il ne sera pas question de jouer les prolongations. Le médiateur se donne... deux jours et demi pour mettre tout le monde d'accord. En fait, la plupart des parties estiment que plusieurs rounds de négociation seront nécessaires, tant les positions de départ sont éloignées. Gary Fontana demande plus de 3 milliards de dollars. Le CDR et François Pinault ont mis respectivement 375 et 185 millions de dollars sur la table et n'ont pas l'intention (ni les moyens) d'aller beaucoup plus loin. Si la négociation au pénal a effectivement été bien menée, ils n'auront pas à délier un peu plus les cordons de leur bourse. Si ce n'est pas le cas, des mauvaises surprises ne sont pas à exclure. Mais que l'on se rassure, tout cela ne coûtera pas un sou au contribuable. Parole de Francis Mer!
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