Les industriels de la musique commencent à apprivoiser le Web

Révolution au pays de l'industrie musicale? Peut-être pas encore, mais ils est clair qu'un vent nouveau souffle sur cette industrie. "La piraterie demeure un problème énorme mais on peut la gérer aujourd'hui. Nous devons augmenter le volume de musique disponible en ligne. Et les échanges dans les réseaux peer to peer ne sont pas foncièrement un mal, si on arrive à y associer un système de paiement", a déclaré, en ouverture du 5ème MidemNet (la désormais traditionnelle journée consacrée aux rapports des technologies de l'information avec le monde de la musique), Ted Cohen, le patron du développement et de la distribution des activités numériques d'EMI, l'une des majors de l'industrie.Des efforts énormes sont consentis par l'ensemble des acteurs pour enfin reconnaître la réalité du numérique comme nouveau type de support. Les fournisseurs de services, comme OD2 ou Wanadoo, plaident pour rendre l'achat de musique en ligne de plus en plus facile. "La simplicité est un facteur clé. Nous travaillons pour faire en sorte que les abonnés puissent télécharger un titre en un seul clic, le paiement étant prélevé sur la note de téléphone", souligne ainsi Oliver Sichel, le PDG de Wanadoo. D'autant que le public plébiscite ce mode d'acquisition. "Les utilisateurs réclament toujours plus de bande passante, acquièrent des appareils électroniques toujours plus sophistiqués et demandent du contenu toujours plus riche", insiste Sean Ryan, en charge des services musicaux chez Real Networks.Cependant, des difficultés subsistent. "Nous devons contenter tous les acteurs de la chaîne de production musicale. Une décision ne peut jamais être prise par un seul acteur de la chaîne", reconnaît John Rose d'EMI. C'est là que le bât blesse côté édition musicale. La multiplicité des intervenants génère une multiplicité d'appréhension des problématiques: marketing de la musique, gestion des droits d'auteur, calendrier de sortie des nouveautés, différences de tarification d'un pays à un autre, etc... Ces obstacles ralentissent, de l'avis de plusieurs professionnels, le processus de décollage de la vente et de l'achat de musique en ligne. Les difficultés existent aussi pour les fournisseurs de technologies et solutions de gestion. "Nous devons gérer 13 systèmes de paiement en ligne différents en Europe", regrette Charles Grimsdale, PDG et co-fondateur (avec Peter Gabriel) de OD2, une plate-forme de services musicaux en ligne. Les systèmes d'encodage de la musique numérique, les systèmes d'exploitation et leur interopérabilité, les outils techniques de gestion des droits et de la répartition des droits d'auteur sont de véritables casse-tête pour les sociétés de technologie. Le mérite, et pas le moindre, des acteurs de l'industrie musicale est de ne plus se voiler la face. "Nos systèmes fonctionnent relativement bien aujourd'hui. Mais nous aurons prouvé la viabilité de nos plates-formes et de nos services lorsque nous aurons atteint les 50 ou 100 millions d'utilisateurs pour un service", conclut Charles Grimsdale.
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