La fusion de Lockheed Martin et Titan n'aura pas lieu

Par latribune.fr  |   |  298  mots
C'en est trop pour Lockheed Martin. Le numéro un mondial de la défense vient de renoncer à faire l'acquisition du groupe de technologie informatique américain Titan. L'opération, décidée le 15 septembre 2003, devait être bouclée pour une valeur d'entreprise de 2,2 milliards de dollars (dont 540 millions de dollars de dettes). "Titan n'a pas rempli avant le 25 juin toutes les conditions nécessaires pour ratifier l'accord de fusion", a justifié Lockheed Martin dans un communiqué. En effet, Titan, qui a été mis en cause en mars dernier par les autorités américaines dans une affaire de pots-de-vin en Arabie Saoudite et au Bénin, n'a pas été en mesure de prouver qu'il ne faisait plus l'objet de poursuites de la part de la SEC (l'AMF américaine), ni du Département de la justice: deux conditions suspensives posées par Lockheed Martin pour que la fusion soit lancée.Pourtant, Lockheed Martin avait fait preuve de patience pour conclure l'opération. Le groupe avait accepté de repousser à deux reprises la signature de la fusion pour donner à Titan le temps de régler le dossier avec la justice. Le troisième report requis par Titan a donc été fatal au rapprochement. Avec cet échec Lockheed Martin, qui a enregistré 38 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2003, fait une croix sur 2 milliards de dollars de revenus supplémentaires... à moindre frais. Car Lockheed Martin aurait réalisé une bonne affaire en rachetant pour 2,2 milliards de dollars le groupe Titan, alors que le prix avait été revu à la baisse en raison de la mise en cause du groupe par la justice américaine.Surtout, il s'agit d'un contre-temps stratégique pour Lockheed Martin, qui souhaite se renforcer dans les systèmes de sécurité, secteur en expansion aux Etats-Unis.