Menacé de faillite, Alitalia est chahuté en Bourse

L'action Alitalia a été suspendue mardi vers 11h30 en raison d'une baisse excessive, alors que le titre perdait 15% sur fond de crainte d'une faillite pour la compagnie aérienne italienne. En fin d'après-midi, après la reprise des cotations, le titre s'échangeait à 20 centimes d'euro, en chute de 11,29%.Les marchés, de fait, ne manquent pas de raison de s'inquiéter. Car Alitalia semble jouer ses dernières cartes cette semaine, avec d'ultimes négociations entre direction et employés pour trouver un accord sur un plan de redressement et échapper à la faillite. "Ou il y a un coup de rein de la part des syndicats ou bien on va vers la liquidation", a mis en garde le ministre des Affaires européennes, Rocco Buttiglione.Chaque jour voit en effet s'aggraver la situtation d'Alitalia, qui ne dispose plus que de 200 millions d'euros de trésorerie, et a réalisé une perte record de 510 millions d'euros en 2003. Des grèves à répétition sont venues empirer encore la situation fiancière de la compagnie, si bien que le conseil d'administration a tiré lundi le signal d'alarme, demandant des négociations immédiates avec les syndicats pour tenter de mettre fin à l'impasse, entre d'un côté une direction qui souhaite supprimer 3.200 emplois, et de l'autre des syndicats qui rejettent en bloc les propositions patronales.L'Etat italien détient 62,39% du capital d'Alitalia mais ceci ne pourrait théoriquement pas empêcher la compagnie de disparaître. Rome a en effet renoncé à venir directement en aide au transporteur public, officiellement en raison des règles européennes sur la concurrence et les aides publiques. Mais ce laisser-faire est aussi un moyen de pression sur les syndicats. Silvio Berlusconi a en effet déclaré qu'"Alitalia a aujourd'hui le double du personnel nécessaire". Mais, en cas d'accord entre direction et syndicats, le gouvernement s'est engagé à mettre en place des mesures d'aide au secteur aérien, afin de soutenir indirectement et discrètement la compagnie. A terme, la compagnie italienne ambitionne toujours de rejoindre le groupe Air France, qui a annoncé ce matin le succès de son offre sur la compagnie néerlandaise KLM (lire ci-contre).
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