Volkswagen fait un pas de plus dans les services financiers

La réussite de General Motors ou de Ford dans le domaine des services financiers a-t-elle fait réfléchir Volkswagen? Toujours est-il qu'au moment où le constructeur allemand connaît des difficultés dans sa branche automobile, il vient d'annoncer qu'il allait mettre la main sur LeasePlan, le leader européen du leasing automobile, actuellement filiale d'ABN-Amro.En fait, le groupe de Wolfsburg ne va pas se lancer seul dans ce rachat de 2 milliards d'euros (10,4 fois les bénéfices 2003 de LeasePlan). Il sera pour l'occasion associé au Grec Olayan et à l'entreprise émiratie Mubadala Development Company. Volkswagen prendra 50% de LeasePlan et ses deux partenaires 25% chacun.L'Allemand devra donc débourser 1 milliard d'euros. Et pour cela, il envisage de se défaire de toute ou partie de son auto-contrôle, qui s'élève aujourd'hui à 9,8% de son capital. En prenant en compte sa valorisation boursière actuelle de quelque 12 milliards d'euros, Volkswagen devrait en fait se défaire d'un nombre d'actions représentant un peu plus de 8,3% de son capital. Un client aurait même été trouvé: "un fonds d'investissement public basé à Abu Dhabi a déjà signalé son intérêt pour une telle transaction", souligne le communiqué de Volkswagen.Une fois finalisée, l'opération devrait en tout cas renforcer significativement le pôle financier de Volkswagen. Avec 1,2 million de véhicules sous contrat, LeasePlan affiche en effet 10,8 milliards d'actifs, contre 52 milliards à fin 2003 pour la division services financiers de Volkswagen.LeasePlan devrait aussi permettre de soigner le compte de résultat d'une branche financière de plus en plus prisée par les constructeurs automobiles, car apportant une part croissante aux résultats globaux. Le phénomène était connu chez les constructeurs américains. Mais l'an passé Volkswagen en a lui aussi apporté la preuve. Tandis que le bénéfice opérationnel fondait de 78% à 886 millions d'euros dans l'automobile, en raison de coûts en hausse et de ventes décevantes, le pôle financier voyait quant à lui son bénéfice opérationnel gagner 24%, à 894 millions d'euros.Reste que ce développement dans le leasing, aussi intéressant soit-il, ne suffira certainement pas, pour le groupe, à éviter les critiques des actionnaires qui se réunissent vendredi en assemblée générale. Il voudront sans aucun doute avoir des explications sur l'effondrement des résultats du groupe l'an passé (bénéfices net et opérationnel ont chuté de plus de moitié), qui l'a conduit à mettre en place un plan de réduction des coûts. De surcroît, les actionnaires auront très probablement en tête les dernières déclarations des dirigeants, qui après avoir avoué un premier trimestre catastrophique ont évoqué une année encore plus difficile que la précédente.
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