Les assureurs sont durs d'oreille

La situation est paradoxale. Jamais le nombre d'accidents et de tués sur les routes de France n'a été aussi faible qu'en 2003. Bonne nouvelle. Par ailleurs, rarement la pression des pouvoirs publics n'a été aussi forte pour que les tarifs d'assurance prennent en compte cette baisse de la sinistralité. Et pourtant ce n'est que du bout des lèvres que les compagnies ont concédé que les primes pourraient baisser l'an prochain. Et encore, ce n'est pas sûr. Il faudrait que d'ici là les conditions de marché ne se détériorent pas... Comprenez que la courbe des accidents ne reparte pas dans le mauvais sens et que les marchés financiers ne jouent pas de mauvais tours aux investisseurs. Une concession à minima qui ne suffira pas à rassurer les consommateurs qui ne comprennent pas pourquoi la baisse du nombre des accidents ne leur profiterait pas un peu.Les arguments des compagnies sont connus : s'il y a moins de sinistres, ils coûtent souvent plus cher en réparations et indemnisations. Surtout, la chute des Bourses les a privés depuis trois ans de la manne des plus-values financières. Il faut donc compenser. Le problème est que jusqu'à présent les assurés n'avaient pas vraiment le sentiment que les assureurs leur faisaient des cadeaux, bulle financière ou pas. De fait, rien n'est plus opaque que les tarifs des assureurs. Pour le même véhicule et le même niveau de couverture, le niveau des primes exigées varie très sensiblement d'une compagnie à une autre. Une véritable jungle! Dans ces conditions, plutôt que d'espérer une hypothétique ristourne de 2 à 3% l'an prochain - que les pouvoirs publics n'ont aucun moyen d'imposer de manière autoritaire - les assurés seraient surtout bien inspirés de faire jouer la concurrence et d'aller voir ailleurs s'il n'y a pas moins cher. On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Le marché de l'assurance automobile a été un des plus concurrentiels qui soit. Et si toutes les compagnies ont dû ces dernières années serrer les boulons, les mois qui viennent, baisse des sinistres et bonne tenue des marchés financiers aidant, devraient voir se développer une nouvelle guerre des tarifs. Aux clients de savoir en profiter.
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