PeopleSoft-Oracle, une bataille à oublier au plus vite

Par latribune.fr  |   |  435  mots
Alors que le monde économique a les yeux tournés vers Mickey et scrute les résultats de France Télécom, il paraît opportun de parler d'un autre combat, certes moins prestigieux que celui qui oppose Disney à Comcast mais dont le déroulement n'a pas fini d'ébranler le secteur de l'informatique. Il s'agit de l'OPA lancé par Oracle contre son concurrent direct PeopleSoft. Pour ceux qui n'ont pas suivi l'histoire ou qui ont la mémoire courte, rappelons qu'en juillet 2003, quelques jours après que PeopleSoft a lancé une OPA sur son challenger JD Edwards, ce fut au tour d'Oracle de s'attaquer à PeopleSoft en lançant une offre publique d'achat pour plus de 4 milliards de dollars. Huit mois après, l'affaire n'est toujours pas réglée. Certes, rétorquera-t-on, ce genre de fusion ne se fait pas du jour au lendemain. Rappelons nous Alcan-Pechiney, Legrand-Schneider et même en ce moment Sanofi-Aventis : les OPA sont l'occasion de mettre sur la place publique des informations qui ne sont pas à la gloire des entreprises concernées. Surtout quand ces rapprochement sont dit hostiles. C'est malheureusement ce qui se passe entre Oracle et PeopleSoft. Au lieu d'un duel qui aurait pu s'avérer passionnant entre le numéro deux (Oracle) et le numéro trois (PeopleSoft) des progiciels de gestion intégrée (passionnant car les deux réunis pourraient prendre la place du leader SAP), on assiste à un règlement de comptes où tous les coups bas sont permis et où la raison personnelle l'emporte sur la logique industrielle. Entre l'ego de Larry Ellison, patron d'Oracle, et les appétits financiers de Greg Conway, son homologue chez PeopleSoft, les clients, les actionnaires et même les observateurs extérieurs ont de quoi être troublés. Surtout que les arguments avancés par les deux parties ne sont guère convaincants: après avoir affirmé qu'il remplacerait peu à peu les produits PeopleSoft par des solutions Oracle, Larry Ellison a dû revenir sur ces propos, preuve que sa stratégie de départ n'était pas vraiment établie. Quant à PeopleSoft, la défense des clients parait surtout être un prétexte pour protéger les intérêts des dirigeants. L'issue du combat devrait être connue dans les prochains jours. Malgré une hausse substantielle de l'offre (9,4 milliards de dollars), Oracle doit affronter le scepticisme des autorités américaines et européennes. Et à l'heure actuelle, ses chances de réussite paraissent compromises. Quel qu'en soit le résultat , vivement que cette affaire soit terminée! Car elle n'est profitable ni au marché ni aux clients.