Rémy Cointreau victime du dollar faible

Le retard pris en début d'exercice aura coûté cher à Rémy Cointreau. Le groupe de vins et spiritueux qui parle d'un "contexte mondial difficile" au premier trimestre (d'avril à juin 2003) de son exercice 2003/2004, a en effet subi un sévère recul de ses résultats annuels. Oubliée la satisfaction de l'exercice précédent, lorsque Rémy Cointreau était parvenu a accroître ses bénéfices malgré une conjoncture là aussi délicate. En 2003/2004 (à fin mars), le bénéfice net a chuté de 24,8%, à 76,3 millions d'euros.Et le résultat net n'est pas un cas isolé. Le bénéfice d'exploitation a perdu 18,8% à 173,5 millions d'euros, faisant tomber la marge de 21,4% à 19,5%. Le groupe précise que ce chiffre tient compte de l'augmentation de 5,1% des dépenses de marketing, conformément à sa stratégie de soutien et de développement de ses marques malgré l'environnement morose qu'il a traversé.Si l'action a un temps résisté à cette publication, elle s'est enfoncée au cours de l'après-midi pour finir sur une baisse de 3,92%. Pourtant, les investisseurs ont largement eu le temps d'anticiper ces difficultés. L'essentiel de la dégradation est en effet imputable à la baisse du chiffre d'affaires. Or, celui-ci a été publié à la fin du mois d'avril.Il a permis de mettre en évidence deux phénomènes. D'une part, le rebond du second semestre a été insuffisant pour que la groupe puisse refaire son retard du début d'exercice. D'autre part, c'est l'affaissement du dollar qui est essentiellement à l'origine des déboires du groupe. Pour mémoire, la publication d'avril dernier a montré que le repli des ventes, de 11,2% en données publiées, n'était plus que de 2,3% à taux de change constants. La tendance s'inversait même (avec une progression de 1,5%) en comparables.C'est d'ailleurs l'élément que met une nouvelle fois en avant le groupe aujourd'hui. En d'autres termes, il a préféré mettre l'accent sur ses fondamentaux "pour soutenir sa croissance future et améliorer durablement sa rentabilité.".Cela a au moins d'ores et déjà payé au niveau de la structure financière. Les capitaux propres ont progressé à 1,11 milliard d'euros tandis que la dette a reculé de 12,1%, à 760,5 millions d'euros. Et pour ce qui est des résultats, un léger mieux est attendu dès cette année. "Le démarrage de cet exercice est bon (...) A données comparables, nous prévoyons une croissance organique du résultat opérationnel à deux chiffres", indique Dominique Hériard Dubreuil, la présidente du directoire.
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