Trois mises en examen dans l'enquête sur les comptes de Vivendi

Près d'un an et demi après son ouverture, l'enquête sur la qualité des informations financières délivrées par Vivendi sous l'ère Messier vient de déboucher sur trois premières mises en examen pour "manipulation de cours", selon l'AFP.Sont concernés François Blondet et Hubert Dupont-Lhotelain, respectivement trésorier adjoint et trésorier du groupe au moment des faits, ainsi que Philippe Guez, président du directoire de Deutsche Equities (groupe Deutsche Bank).Suite à un dépôt de plainte de l'Appac (Association des petits porteurs d'actifs) en juillet 2002, une information judiciaire contre X avait été ouverte le 29 octobre 2002 par le parquet de Paris pour "publication de faux bilans pour les exercices clos au 31 décembre 2000 et au 31 décembre 2001" et "diffusion d'informations fausses ou trompeuses sur les perspectives de Vivendi Universal en 2001 et 2002".En septembre 2003 (voir ci-contre), l'ancienne COB avait remis un rapport estimant que l'information diffusée par Vivendi à cette époque n'avait pas été "exacte, précise et sincère". Depuis, la justice s'est plus particulièrement intéressée à des rachats de titres survenus le 17 septembre 2002 et le 2 octobre 2002.Il pourrait y avoir eu d'après la justice "manipulation de cours". Aujourd'hui, maître Roger Doumith, avocat d'Hubert Dupont-Lhotelain, confirme que des rachats de titres "ont parfois dépassés certains seuils [autorisés]". Mais il s'empresse dans la foulée d'invoquer des circonstances exceptionnelles en ajoutant: "ceux-ci se situaient dans un contexte découlant des événements du 11 septembre 2001 et dans le but de soutenir les cours anormalement maltraités par ces événements". Qui plus est, les autorités étaient d'après lui parfaitement au courant. "Ce que l'on constate, c'est que la COB était informée de cette opération et a décidé de ne pas sanctionner ces comportements", a encore affirmé maître Doumith.Le feuilleton judiciaire de Vivendi est en tout cas loin d'être terminé. Car si en décembre 2003 un accord est intervenu entre la SEC (l'autorité de marché américaine), Vivendi et Jean-Marie Messier concernant les indemnités de ce dernier (voir ci-contre), une "class action" (procédure collective) intentée par les actionnaires américains reste également en cours aux Etats-Unis.Jean-Marie Messier se veut solidaireDans un communiqué, l'ancien patron de Vivendi a réagi à la mise en examen de deux de ses anciens collaborateurs. "Je revendique en ma qualité de président à l'époque, la décision pour le groupe d'avoir procédé, dans l'intérêt des ses actionnaires, à ces rachats d'actions, en conformité avec la position de la SEC", a-t-il indiqué en ajoutant: "en conséquence, je demande également à être dès à présent, mis en examen pour assumer cette décision légitime du groupe, m'en expliquer et mieux défendre mes anciens collaborateurs".
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