MCI sort de la procédure de faillite

"C'est le début d'une nouvelle nouvelle course". Michael Capellas, le patron de MCI est pour le moins explicite. L'ex-WorldCom doit définitivement tourner la page des scandales passés alors que vient d'être annoncée sa sortie de la procédure américaine de faillite (dite du "chapitre 11") sous laquelle il était placé depuis juillet 2002."C'est un jour symbolique pour les employés de MCI, qui sont restés engagés à servir nos clients. Je ressens une grande fierté pour ce que nous avons accompli ensemble", a ajouté Michael Capellas.L'opérateur téléphonique qui est allé jusqu'à changer de nom en juillet 2003 (en prenant celui de sa filiale spécialisée dans les appels longue distance) veut donc repartir du bon pied. Et il estime avoir mis toutes les chances de son côté. En février, il avait même demandé un délai supplémentaire avant de s'extraire du "chapitre 11", la révision de ses comptes prenant plus de temps que prévu.C'est donc un groupe assaini qui fait son retour sur la scène américaine. Car cette sortie va lui permettre de mettre en application son plan de redressement. Principal conséquence: sa dette devrait être ramenée de 41 milliards de dollars à 5 milliards de dollars.Reste que pour espérer rebondir, MCI a dû payer le prix fort. La SEC (l'équivalent américain de l'AMF) a exigé que l'opérateur verse 750 millions de dollars de dédommagement à ses actionnaires et détenteurs d'obligations. Le groupe a supprimé de près de 30% de ses effectifs mondiaux en 2002 et a annoncé en mars de nouvelles restructurations qui vont le conduire à se séparer de 4.000 de ses 55.000 employés. Enfin, MCI a dû recalculer ses comptes 2000 et 2001 avec pour conséquence d'effacer 74,4 milliards de dollars de bénéfices sur la période.D'autres mesures - stratégiques et commerciales cette fois - devraient être annoncées dans les prochaines semaines, concernant de nouveaux produits, de nouveaux services et de nouveaux partenariats, destinés à renforcer la position de la société.Dirigé depuis décembre 2002 par l'ancien patron de Compaq, MCI n'a donc pas ménagé ses efforts pour faire oublier un passé peu glorieux. WorldCom, un groupe adulé à l'époque de la "bulle", a en effet été à l'origine de l'un des scandales les plus retentissants de l'histoire de Wall Street (voir notre dossier). Des malversations comptables ont été révélées il y a deux ans et leur montant n'a depuis cessé d'enfler jusqu'à atteindre selon certains quelques 11 milliards de dollars.Reste que la page n'est pas tournée pour tout le monde. Si le groupe semble avoir passé la phase la plus critique, les problèmes ne font que commencer pour l'ancien patron du groupe, Bernie Ebbers. Inculpé début mars de complot, fraude boursière et fausse déclaration à la SEC, il risque 25 ans de prison.
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