Swiss Life revient dans le vert et conserve la Banque du Gothard

Après l'échec des négociations avec Unicredito pour la vente de la Banque du Gothard, Swiss Life avait dit rechercher "une meilleure solution" en ajoutant: "il faut faire vite afin que la banque et nos actionnaires aient une idée claire de l'avenir". Un mois et demi plus tard, l'assureur suisse a effectivement délivré un message clair: il conserve sa filiale spécialisée dans la gestion de fortune.Si un tel revirement stratégique a été opéré, c'est que, malgré 18 mois de recherches, Swiss Life n'est pas parvenu à obtenir ce qu'il voulait de la banque de Lugano. Le consortium emmené par Unicredito paraissait pourtant un candidat sérieux. Mais les discussions ont été abandonnées à mi-février, Unicredito ne souhaitant pas mettre sur la table le milliard et demi de francs suisses réclamé par Swiss Life et que l'assureur justifiait par les 85 millions de francs suisses de résultats affichés en 2003 par la Banque du Gothard.Faute de repreneur, cette dernière va donc rester dans le giron de l'assureur, en changeant toutefois d'affectation. Elle sera transférée de la branche assurance à la holding pour un montant de 1,4 milliard de francs suisses (elle a été acquise en 1999 pour 2,4 milliards de francs suisses).Reste que ce changement de cap n'est pas sans surprendre (ou du moins décevoir) le marché, tant le groupe avait justifié la vente de sa filiale par un recentrage nécessaire. En tout cas, le titre en fait les frais en fin de journée, qui perd 9,64%. D'autant que le groupe va émettre pour 1,15 milliard de francs suisses d'actions et obligations et surtout que le "trou" provoqué par ce transfert va l'empêcher de verser un dividende.Car, sans cette opération, les actionnaires auraient pu espérer tirer profit du redressement du groupe, après une année 2002 bien terne. Après la perte de 1,7 milliard de francs suisses accusée en 2002, Swiss Life s'est en effet voulu plus exigeant sur la rentabilité de ses nouveaux contrats et, dans le même temps, les coûts opérationnels ont été réduits de 16%. Conséquence: le résultat opérationnel est passé de -801 à +557 millions de francs suisses (dont 341 millions pour la seule branche vie). Pour le résultat net, le rebond est tout aussi spectaculaire: il est remonté à 233 millions de francs suisses. Un bémol toutefois, ce redressement ne s'est pas fait sans heurts. Le groupe a supprimé quelque 1.800 emplois l'an passé, soit plus de 15% de ses effectifs à fin 2002.
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