Shell repart de l'avant

Shell veut faire oublier au plus vite ses récents soucis en matière d'évaluation de réserves (un élément clé pour la valorisation des pétroliers). Après avoir fait son mea culpa, il mise cette fois sur ses résultats pour retrouver la confiance du marché. Et sur ce point, l'année a plutôt bien débuté. Pour le premier trimestre 2004, le groupe anglo-néerlandais a publié un bénéfice ajusté (hors effets de stocks et exceptionnels) en hausse de 9%, à 4,25 milliards de dollars. Les analystes, prudents sur le dossier, tablaient sur un chiffre compris entre 3,2 et 4,1 milliards de dollars.En termes de bénéfice net, la tendance s'inverse, avec un repli du résultat de 16%, à 4,43 milliards de dollars. Mais l'an passé, le groupe avait bénéficié d'éléments exceptionnels d'un montant de 1,3 milliard, dont la vente de sa part dans Ruhrgas.Si Shell a maintenu son résultat en "exploration et production", il a en revanche fait des progrès dans la division "gaz" (+12% à 525 millions de dollars), tout comme dans les "produits pétroliers" (+6% à 1,12 milliard de dollars) et la "chimie" qui est parvenue à s'extraire du rouge pour afficher un résultat de 144 millions de dollars.Il en ressort, si on ajoute la baisse du fonds de roulement et les désinvestissements, une forte génération de cash-flow, qui atteint 7,8 milliards de dollars sur le trimestre. "Il est bon de voir que nous avons continué d'afficher des résultats et des cash-flows satisfaisants malgré tous les problèmes liés aux réserves", a déclaré Jeroen van der Veer, le nouveau patron du groupe. En janvier, Shell a en effet été contraint d'annoncer qu'il avait surestimé de 20% le montant de ses réserves prouvées (voir ci-contre). Une révélation qui a fait naître de nombreuses inquiétudes sur le marché et a provoqué une tempête sur l'action. Pour montrer sa volonté de repartir du bon pied, le pétrolier et même allé jusqu'à faire un nouvel ajustement ce mois-ci (sur ses réserves et ses précédents résultats). Mais cette affaire aura été vécue comme un véritable séisme au sein de l'entreprise, entraînant le départ de trois dirigeants, dont le très contesté patron Phil Watts.En tout cas, avec sa nouvelle direction, le groupe veut bel et bien rassurer les investisseurs. Et, geste supplémentaire en direction du marché, Shell a annoncé qu'au vu de ses résultats et de sa situation financière (son ratio d'endettement est de 17,8%), il allait lancer un programme de rachat d'actions d'un montant de 2 milliards de dollars, soit environ 2% de son capital. Cela permet au titre Shell de reprendre des couleurs. Il gagne 0,72%, à 40,64 euros, à Amsterdam.
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