Warner Music sabre dans ses effectifs

Les décisions radicales n'auront pas traîné: 24 heures après avoir pris le contrôle de Warner Music Group, racheté à Time Warner, les nouveaux propriétaires, menés par Edgar Bronfman Jr, ont sorti la hache. Au menu des premières décisions: la suppression de 20% des effectifs, le départ d'anciens dirigeants et la fusion de certaines activités.Dans le monde impitoyable des compagnies de disques, en pleine restructuration, on ne fait pas de sentiment. Face aux géants que sont Universal Music d'une part et le nouveau groupe constitué par la fusion de Sony Music et BMG (Bertelsmann Music Group), Edgar Bronfman, le nouveau président de Warner Music, a voulu faire comprendre sans attendre que sa société ne pouvait faire l'économie de mesures radicales.Alors que la transaction par laquelle Bronfman a acheté WMG pour 2,6 milliards de dollars, en association avec les investisseurs Thomas H. Lee Partners, Bain Capital et Providence Equity Partners, n'a été menée à son terme que lundi, les décisions sont donc tombées ce mardi. Première d'entre elles: la maison de disques va perdre 20% de ses effectifs, soit plus de 1.000 personnes sur environ 5.300, et cela dans les toutes prochaines semaines. Parmi les salariés remerciés figureront différents dirigeants de Warner Music: Sylvia Rhone, responsable du label Elektra, Val Azzoli et Ron Shapiro, responsables d'Atlantic Records, vont quitter la compagnie. Rien d'étonnant à cela: ils sont directement concernés par une autre décision du nouveau management: la fusion de certaines divisions (affaires juridiques, finances...) des labels Elektra et Atlantic.Commentant ces décisions, Edgar Bronfman, le nouveau PDG du groupe, a affirmé que des "changements douloureux" étaient indispensables pour permettre à Warner Music de demeurer compétitif dans "un marché en évolution rapide".Le fait est que l'industrie de la musique traverse une phase particulièrement difficile, marquée par une chute des ventes et une progression impressionnante du piratage. Dans ce contexte, la concentration du secteur autour de deux pôles, Universal Music avec 25,9% du marché mondial en 2002 et Sony-BMG avec 25,2%, place les deux autres grands groupes dans une situation difficile: EMI ne représente que 12% du marché et Warner Music 11,9%.EMI souhaitait vivement s'allier à un autre grand du secteur et aurait voulu racheter Warner Music. Mais les autorités européennes de la concurrence s'y étaient opposées. Le groupe britannique apparaît donc aujourd'hui très isolé.Quant à Warner Music, c'est la détermination d'Edgar Bronfam à faire ses preuves dans le secteur après l'échec désastreux de ses investissements dans Vivendi qui lui vaut d'être racheté si cher au groupe Time Warner. Mais Warner Music n'en demeure pas moins un acteur de taille moyenne dans ce domaine. Pour ses nouveaux propriétaires, sabrer dans les coûts est donc sans doute une question de vie ou de mort.
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