Il arrive sous les applaudissements de plus de 900 actionnaires de Disney, debout, venus de tous les coins des Etats-Unis pour le soutenir. Plusieurs centaines sont restés à la porte de l'Hotel Loews, à Philadelphie, où se tenait mardi dernier la contre-assemblée de Disney, à la veille de la véritable assemblée. Roy Disney, 74 ans, a réussi un tour de force. Celui de mobiliser autour de lui tous les "déçus de Disney". Et ils sont nombreux, manifestement. Non seulement il y a les actionnaires de base, ceux qui n'ont que quelques centaines d'actions, mais aussi certains investisseurs institutionnels. Plusieurs grands fonds ont déclaré avant l'Assemblée générale annuelle qu'ils ne voteraient pas pour Michael Eisner, candidat à sa propre succession. "C'est la première fois qu'un tel mouvement d'actionnaires se met en place", s'exclame Roy Disney. Lui que l'on disait trop vieux pour lutter, que l'on appelait même "l'idiot de la famille", tient sa revanche. Depuis qu'il a quitté le conseil d'administration de Disney en novembre dernier, écoeuré de voir l'empire de son oncle Walt partir à vau-l'eau en raison, selon lui, des erreurs de management et de stratégie du patron, Michael Eisner, Roy Disney ne vit que pour renverser le PDG. "Faites attention, dit-il aux actionnaires en colère, le conseil d'administration va essayer de vous mener en bateau. Au lieu de forcer Michael Eisner à la démission, il va tout simplement proposer de séparer en deux les fonctions qu'il occupe actuellement, à savoir celle de directeur général d'une part et de président du conseil d'administration. Cela ne nous suffit pas". Les applaudissements redoublent. Car dans la salle, nombreux sont ceux qui ont Disney dans la peau. Ils sont nés avec les dessins animés, ont passé toutes leurs vacances à Disney World, y ont vu grandir leurs enfants. Actionnaires, ils veulent que la magie revienne. Et les profits avec.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:22

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