La solidité de l'euro freine Axa

Axa a débuté 2004 comme il avait terminé 2003. Comme sur l'ensemble de l'exercice passé, son chiffre d'affaires du premier trimestre a été pénalisé par la solidité de la monnaie unique face aux autres devises. Moins marqué cependant qu'en 2003 (-4,1%), le repli de l'activité est cette fois de 1,9%, à 20,05 milliards d'euros.En revanche si l'on s'intéresse aux données comparables, le chiffre d'affaires a progressé de 2,3%. Une différence presque intégralement imputable aux effets de change. Car sur cet écart de 4,2%, Axa précise que "l'appréciation de l'euro" a eu un impact de 3,9% (soit 800 millions d'euros).En tout cas, ce phénomène général masque quelque peu les progrès enregistrés dans plusieurs branches. Notamment dans l'assurance dommages. Cette division, qui contribue à plus du quart du chiffre d'affaires, a vu ses facturations progresser de 5,6% en brut et de 5,4% en comparable. Le groupe met en avant "la poursuite d'un environnement tarifaire favorable" et sa capacité "à attirer de nouveaux clients".Plus dynamique encore, mais de taille plus réduite, la branche gestion d'actifs a amélioré son chiffre d'affaires de 10,9% (+25,5% en comparable). Une progression qui est en grande partie attribuée à "la hausse des actifs moyens sous gestion (+21%)".Les données sont en revanche moins spectaculaires dans le reste des activités. Le pôle vie/épargne/retraite avance de 1,5% (11,78 milliards d'euros) sur une base comparable mais se replie de 3,2% en données brutes. En marge de l'arrêt de quelques activités, c'est surtout la conversion en euro du chiffre d'affaires réalisé à l'étranger qui a pénalisé la branche.Les effets de change sont également en cause dans la partie assurance internationale. Mais ils ne sont pas les seuls responsables de la chute de 16,5% de l'activité. En témoigne la baisse de 7,3% à données constantes. En fait, cette division a pâti "du repli de 15,2% du chiffre d'affaires de la branche réassurance, dans le sillage du programme de restructuration d'Axa Re initié en 2002", fait remarquer le communiqué.Bref, Axa a préféré soigner sa rentabilité, et pas seulement dans l'assurance internationale. Ce que ne manque pas de rappeler Henri de Castries, le patron du groupe. "Tous ces indicateurs traduisent une croissance vertueuse, tant du point de vue des résultats à court terme que de la création de valeur à plus long terme". La rentabilité est d'ailleurs bien la ligne de conduite que s'est fixée Axa pour cette année. Si, ce jeudi, il ne s'est pas exprimé sur ses perspectives, l'assureur avait dit en février viser pour cette année un ratio combiné "entre 98% et 102% en fonction du cycle", contre 101,4% en 2003.En Bourse, ces chiffres semblent peu intéresser les investisseurs. Comme dans la matinée, l'action Axa cède à la morosité ambiante. Elle lâche 4% à la clôture alors que l'assurance accuse, selon les indices Stoxx, l'une des plus fortes baisses en Europe. Reste que sur un an, Axa gagne encore près de 24%. Une performance légèrement supérieure à celle du CAC 40 et même à celle de l'indice Stoxx des valeurs européennes de l'assurance.
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