Le groupe Lazard fusionne ses holdings

C'est officiel : confirmant les informations publiées par La Tribune vendredi dernier, le groupe Lazard a annoncé aujourd'hui la fusion imminente de ses deux holdings Rue Impériale et Eurazeo. Une opération qui marque une nouvelle étape importante dans la simplification des structures du groupe et dans le rééquilibrage des pouvoirs en son sein.Selon le communiqué publié ce matin, les conseils d'administration des deux holdings se prononceront sur ce projet le 5 mars. L'opération envisagée prévoit une parité de 3 actions de la société d'investissement Eurazeo pour une action de sa maison-mère Rue Impériale, après attribution gratuite par Eurazeo à ses actionnaires d'une action pour 15 actions détenues. Ce qui correspond à une parité de 2,8125 actions Eurazeo pour une action Rue Impériale avant cette attribution. Les deux sociétés précisent toutefois que "le principe et les modalités de cette fusion ne sont pas définitifs", tant que les conseils et les actionnaires ne se seront pas prononcés. Si les détails de l'opération ne sont pas encore connus, sa logique est claire : elle s'inscrit dans la stratégie menée depuis quelques années par Lazard consistant à écraser l'empilement de holdings qui constituait le groupe. Avec comme objectif de réduire les décotes de holding successives qui nuisaient à la valorisation des actions. Dans cette perspective, la galaxie Lazard a ainsi fusionné en 2001 Eurafrance et Azeo et, en 2002, Immobilière Marseillaise et Rue Impériale. Mais la simplification des structures d'actionnariat amène aussi à clarifier les relations entre les actionnaires de l'ensemble. Et tout particulièrement entre les familles fondatrices de Lazard et le Crédit Agricole. Ce dernier est devenu un actionnaire minoritaire mais important en 2000 quand il a racheté les 31% de Rue Impériale que Vincent Bolloré avait acquis à la hussarde. Mais si la banque verte avait alors rendu service à Lazard en écartant la relative menace que faisait peser Vincent Bolloré, son rôle exact dans le groupe Lazard n'est jamais apparu clairement. Les coopérations annoncées à l'époque entre la banque d'affaires et le grand réseau mutualiste ne se sont guère concrétisées et de nombreuses voix se sont élevées au Crédit Agricole pour critiquer une opération immobilisant beaucoup d'argent sans résultat tangible - sauf une considérable moins-value, de l'ordre de 200 millions d'euros sur la base des cours actuels.Selon les informations publiées vendredi dernier par La Tribune, l'opération à venir devrait donc s'accompagner d'une refonte des accords passés entre les principaux actionnaires du groupe Lazard. Dans ce cadre, et afin de ne pas se voir trop dilué, Crédit Agricole SA va apporter différents actifs de sa filiale de capital-investissement UI, pour un montant inférieur à 100 millions d'euros.Au terme de l'opération de fusion des deux holdings, Haussmann Percier, qui regroupe les parts des familles fondatrices de Lazard, devrait détenir environ 23% de la nouvelle entité. Le Crédit Agricole, pour sa part, en posséderait un peu plus de 15%. Un nouveau pacte d'actionnaire sera mis en place, pour remplacer celui négocié lors de l'arrivée du Crédit Agricole dans l'actionnariat de la galaxie Lazard, qui devait venir à échéance en 2019. Ce nouvel accord irait jusqu'en 2010. Comme précédemment, Crédit Agricole SA s'engagerait à conserver ses titres jusqu'à l'échéance. Mais la banque verte ne bénéficierait plus d'un droit de préemption sur les titres détenus par Haussmann Percier. Mercredi, en clôture, le titre Eurazeo lâche 4,01% à 61,05 euros à la Bourse de Paris, tandis que Rue Impériale perd 5,55% à 172 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.