Rhodia conservera 240 millions de liquidités sur les fonds qu'il vient de lever

Rhodia veut visiblement jouer la transparence. Alors qu'il n'a pas encore réalisé son augmentation de capital et son émission obligataire, dont il a dévoilé les détails il y a deux jours (voir ci-contre), il a d'ores et déjà précisé l'utilisation qu'il ferait des fonds levés.Sur le gros milliard d'euros qu'il compte retirer de cette double opération de refinancement (471 millions via l'augmentation de capital et 600 millions via l'émission obligataire), il va notamment affecter 336 millions d'euros au remboursement de sa dette bancaire.Un autre grosse partie de ces fonds (300 millions d'euros) sera destinée à rembourser avant terme une partie de l'emprunt obligataire à échéance 2005 dont l'encours total est de 500 millions d'euros. S'il est moins important dans l'absolu, le troisième volet sera, lui, particulièrement symbolique de l'amélioration de la situation chez Rhodia. Le chimiste va rembourser par anticipation, et pour 145 millions d'euros, le solde de son placement privé américain. Rappelons que c'est notamment ce placement de 290 millions réalisé en 2002 qui avait fait monter la pression sur le groupe.Ce placement avait été initialement souscrit par des assureurs, qui ont par la suite cédé leurs titres à des fonds spéculatifs. Une situation jugée inquiétante par les partenaires du groupe. D'autant que, au vu de la situation de Rhodia dans l'hiver, les fonds étaient visiblement en mesure de demander le remboursement anticipé du placement. Ce qui a fait craindre pour l'équilibre financier et la trésorerie de la société. Un accord a finalement été trouvé (remboursement en deux fois) et ce dernier versement qui va être effectué vient donc clore un dossier qui a longtemps été vu comme une menace.Restera enfin à Rhodia à rémunérer les différents intervenants qui auront mené à bien ces opérations. Le groupe devra régler 50 millions d'euros d'honoraires. Bref, il lui restera 240 millions d'euros de disponibilités.En ajoutant à cela la ligne de crédit de 758 millions d'euros, la cession des ingrédients alimentaires pour 320 millions, et en considérant des cash-flows nuls, Rhodia pourrait disposer d'une trésorerie de 804 millions d'euros en juin 2004, d'après une étude d'Oddo Securities diffusée par Bloomberg.Cette réserve lui permettrait de tenir jusqu'en 2006, période à laquelle il aura de nouvelles échéances obligataires (300 millions d'euros). Pour terminer l'année 2006 pratiquement à l'équilibre, il faudra aussi que Rhodia atteigne son objectif de désinvestissements de 750 millions d'euros. Reste qu'il ne faut pas oublier que ces simulations sont faites à cash-flows nuls. Or, le groupe comptant renouer avec les profits en 2006, il peut aussi espérer dégager des liquidités à cette date.Les agences de notation veulent néanmoins y voir un peu plus clair avant de prendre des décisions. Standard & Poor's a indiqué qu'il attendait que la recapitalisation soit achevée pour porter de négative à stable la perspective attachée aux notes du groupe.Du côté de la Bourse, enfin, après avoir subi la pression des arbitrages au moment de l'annonce de l'émission de titres, l'action Rhodia reprend un peu d'altitude. A la clôture, elle gagne 2,5%, à 2,05 euros.
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