L'intérêt de Bolloré pour Ingenico attire l'attention du marché

Vincent Bolloré va-t-il jeter son dévolu sur Ingenico? S'il est encore tôt pour l'affirmer, le marché manifeste en tout cas son intérêt pour l'action du fabricant de terminaux de paiement alors que l'homme d'affaires vient de franchir à la hausse le seuil de 2% du capital du groupe."La Financière du Loch, filiale du groupe Bolloré, a informé la société Ingenico par une lettre datée du 3 juin 2004 qu'elle avait franchi le 24 mai 2004 le seuil statutaire de 2% du capital d'Ingenico et qu'elle détenait, à la date du franchissement, 2,19% du capital et 1,94% des droits de vote", est-il précisé dans un avis financier paru dans Les Echos.Connaissant bien les qualités de "raider" de l'homme d'affaires breton, le marché s'est immédiatement tourné vers le titre Ingenico. Déjà en hausse de 28% depuis le mois de mai, l'action en profite pour engranger un gain supplémentaire de 5,93% lundi soir, à 14,30 euros.Il faut reconnaître que si cette montée au capital peut ne rester qu'un simple placement, plusieurs éléments pourraient justifier une opération de plus grande envergure de la part de Vincent Bolloré.D'abord, le capital d'Ingenico est loin d'être verrouillé. En marge des quelque 10% détenus par le fondateur Jean-Jacques Poutrel, le capital est aux mains d'un actionnariat éclaté, composé de fonds d'investissement, qui tôt ou tard seront certainement désireux de réaliser leur investissement. Bref, le groupe est aisément "opéable".Autre argument: contrairement à ce que pourrait laisser croire son récent parcours boursier, le groupe est convalescent. Depuis deux exercices, la rentabilité a été mise à mal et Ingenico s'emploie actuellement à redresser sa profitabilité. Son évolution en Bourse témoigne d'ailleurs de ses difficultés passées. Le titre Ingenico a perdu la moitié de sa valeur depuis deux ans, tandis que sur cette période la SBF 120 n'a cédé que 7%.Enfin, le spécialiste des terminaux électroniques a connu le mois dernier des turbulences dont un prédateur pourrait profiter. C'est à la surprise générale qu'a été annoncée début mai la démission du PDG Jean-Marie Descarpentries (voir ci-contre). Bien que le groupe ait soutenu qu'il s'agissait simplement d'un différend sur une question de calendrier pour une augmentation de capital réservée aux salariés, les rumeurs sont allées bon train concernant un possible désaccord sur la stratégie de croissance du groupe.
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