L'introduction en Bourse de Telecinco est désormais sur les rails. La CNMV, l'autorité de marché espagnole, a accordé son feu vert à la mise sur le marché de la première chaîne de télévision espagnole. Selon le prospectus de l'opération, la filiale à 52% de Mediaset fera son entrée sur le marché le 24 juin prochain.Jusqu'à cette date, 30% du capital de la société sera proposé aux investisseurs avec une option de surallocation portant sur 4,5% du capital. A cette occasion, le fonds néerlandais ICE Finance cèdera ses 9,9% du groupe tandis que Dresdner Bank ramènera sa participation de 24,7% à 4,5%. En revanche, comme il l'avait déjà annoncé, Mediaset conservera ses 52% de la chaîne.En fait, la véritable nouveauté par rapport à ce qui avait été annoncé depuis la présentation du projet d'introduction en mars concerne le prix. Le succès mitigé rencontré par Axalto et le rabais de dernière minute proposé par Snecma ont-ils fait réfléchir le groupe? Toujours est-il que la valorisation est inférieure aux chiffres qui avaient circulé jusqu'ici.Avec une fourchette indicative de 9,35-10,15 euros par titre, il ne s'agit plus en effet de valoriser le groupe 3 milliards d'euros, mais entre 2,3 et 2,5 milliards. Ce prix retenu correspond en fait à celui qu'avait payé Mediaset en mars 2003 pour mettre la main sur une tranche de 12% du capital. Mais surtout, il va offrir une légère décote par rapport aux standards européens du secteur. En milieu de fourchette, Telecinco est valorisé 14,11 fois son bénéfice opérationnel de 2003, contre des ratios de 17,6 pour TF1, 15,9 pour M6 et 17,35 pour Antena 3 lors de son introduction. Telecinco aura aussi un argument de poids puisqu'elle peut se présenter comme l'une des chaînes européennes les plus rentables avec des taux de marge opérationnelle (26,4%) à faire pâlir ses concurrentes. Reste à savoir si cela suffira à convaincre les investisseurs, qui jusqu'ici dans les autres pays européens se sont montrés assez frileux. Le groupe de télévision devra notamment mobiliser les particuliers espagnols à qui il réserve le tiers des actions offertes.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:34

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