Non content d'avoir marqué des points l'an dernier dans l'aviation commerciale, EADS confirme son ambition d'augmenter sa présence dans l'aéronautique militaire. Comme l'avait laissé entendre la presse en fin de semaine dernière (lire ci-contre), c'est en effet le consortium Air Tanker dirigé par le groupe européen qui a été sélectionné par le ministère britannique de la Défense pour le renouvellement de la flotte d'avions-ravitailleurs de la Royal Air Force.Avec ce contrat, d'un montant de 13 milliards de livres (18,9 milliards d'euros), EADS fait la nique à BAE Systems et Boeing qui menaient le consortium concurrent. Cependant, la victoire du groupe européen n'est pas définitive puisque le ministère de la Défense indique dans un communiqué que vont maintenant débuter des "discussions détaillées" avec EADS pour valider ses propositions. "Une décision finale sur la conclusion d'un contrat ne sera prise que lorsque ces discussions auront été conclues, un processus qui devrait prendre plusieurs mois", souligne le communiqué. Le consortium "Air Tanker", qui comprend également les britanniques Rolls-Royce et Cobham, ainsi que le français Thales, "a été jugé comme celui offrant le meilleur rapport qualité-prix", a indiqué le ministère dans un communiqué. EADS, qui contrôle 80% d'Airbus, et son consortium Air Tanker proposent de convertir en avions ravitailleurs des Airbus A330-200. La contre-proposition du consortium Tanker Team, mis sur pied par BAE Systems et Boeing, était basée sur des Boeing 767, et a été rejetée. A la Bourse de Paris, l'annonce n'a pas permis de doper le cours de l'action EADS, au contraire. A la clôture, le titre cède 2,91%. Mais chez le constructeur on ne boude pas son plaisir: une porte-parole du groupe a ainsi déclaré que le groupe était "très fier" d'avoir été sélectionné par le ministère de la Défense et la Royal Air Force. Ce choix donne un peu plus de pertinence à la stratégie d'EADS de rééquilibrer les forces entre ses divisions militaires et civiles. Le groupe a pour ambition de réaliser en 2005 30% de son chiffre d'affaires dans ce segment d'activité, contre 20% en 2002.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:11

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