Volkswagen a sérieusement patiné en 2003

Faiblessse de son marché domestique, hausse de l'euro, coûts de restructuration en Amérique latine, ventes décevantes de certains modèles... Volkswagen a cumulé en 2003 les handicaps. Tout ceci se traduit bien évidemment dans les résultats du premier constructeur européen: le bénéfice net du groupe s'est effondré de 57,6% à 1,09 milliards d'euros. Le groupe allemand a dû notamment passer une charge exceptionnelle de 711 millions d'euros liée notamment à des coûts de restructuration au Brésil et à la réévaluation de frais d'investissements. Hors éléments non récurrents, le bénéfice opérationnel annuel s'inscrit tout de même en baisse de 47,7% à 2,49 milliards d'euros. Dans ce contexte difficile, Volkswagen a décidé de réduire son dividende, ce n'était plus arrivé depuis 10 ans, à 1,05 euros. Ceci étant, en Bourse, le titre Volkswagen, qui perd près de 10% depuis le début de 2004, reste stable en fin de séance à Francfort. Les investisseurs craignaient en fait une réduction plus importante du dividente.L'année dernière, le chiffre d'affaires de Volkswagen n'a progressé que de 0,2% à 87,1 milliards d'euros illustrant parfaitement les difficultés rencontrées par le groupe. Tout d'abord la faiblesse de la demande sur son marché domestique - les ventes de voitures neuves particulières se sont repliées de 0,5% en Allemagne - et plus largement en Europe de l'Ouest (recul des immatriculations de 1,3% en 2003). Or Volkswagen, malgré sa diversification chinoise, réalise encore la moitié de ses ventes en Europe où sa part de marché s'est légèrement érodée à 18,2% (-0,2 point). D'autre part, l'appréciation de l'euro vis à vis du dollar - +20% en 2003 - ont pénalisé le constructeur allemand comme ses cautres concurrents européens dans son activité à l'international. Enfin, Volkswaggen a pâti d'une certaine faiblesse de son offre que le lancement de la nouvelle Golf V en août dernier n'a pas permis de compenser.Au contraire, des inquiétudes se font jour quant au succès du plus populaire des modèles du constructeur allemand. L'objectif des 600.000 unités vendues cette année pourrait ne pas être atteint. Ce serait un contretemps fâcheux car la Golf génère tout de même un tiers des bénéfices du groupe. Pour doper les ventes de sa voiture fétiche, le groupe a lancé une offre spéciale début février - l'option climatisation proposée gratuitement - ce qui revient à accepter d'entrer dans un schéma de guerre des prix, longtemps refusé par le constructeur allemand.
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