Suez charge la barque pour mieux rebondir

Mené à marche forcée, le plan de redressement de Suez annoncé en janvier 2003 a été exécuté... avec près d'un an d'avance et certains objectifs affichés ont même été dépassés. A l'heure de présenter les résultats annuels du groupe de services collectifs, la direction de Suez ne masque pas sa satisfaction, comme en témoigne ce commentaire de Gérard Mestrallet, le PDG du groupe: "l'année 2003 a été marquée par la réalisation anticipée du plan d'action, la consolidation et la restructuration financière du groupe, ainsi que sa concentration sur l'énergie et l'environnement".Sur le strict plan comptable, la réalisation de ce plan baptisé Optimax se traduit en 2003 par une très nette aggravation de la perte nette du groupe avec un trou de 2,16 milliards d'euros après un déficit de 863 millions d'euros l'an dernier. Le groupe a en effet décidé d'imputer sur l'exercice écoulé la totalité des charges exceptionnelles, soit 2,9 milliards d'euros, liées à la mise en place de ce plan (coûts de restructuration, de cessions et dépréciations d'actifs). Coûteux, ce plan a par ailleurs généré des économies substantielles. Evaluées à 585 millions d'euros pour l'ensemble de 2003, ces réductions de coûts devraient se monter à 900 millions d'euros pour 2004. Ce montant est supérieur à l'objectif de 650 millions annoncé en juillet dernier. L'autre élément positif pour Suez c'est la réduction de l'endettement du groupe. Entre la fin 2002 et la fin février 2004, le groupe a quasiment réduit sa dette de moitié, la faisant passer de 26 milliards d'euros à 13,9 milliards, contre un objectif initial de réduction d'un tiers de l'endettement.Derrière les chiffres, c'est une stratégie totalement redessinée qui a été engagée. Le groupe s'est séparé de tout un pan de son activité, la communication, pour ne rester présent que dans l'environnement et l'énergie. Le dernier acte important de ce désengagement du secteur des médias a d'ailleurs été annoncé aujourd'hui. Le groupe a annoncé avoir engagé des négociations exclusives pour la cession du câblo-opérateur Noos, dont il détient 50,1%, avec UnitedGlobalCom (UGC), filiale de l'américain Liberty Media de John Malone. Dans un communiqué, Suez indique que ces discussions font suite "à une offre ferme de UnitedGlobalCom sur la base d'un multiple de 7,25 fois l'Ebitda 2004 annualisé au closing, avec un plafond de 660 millions d'euros". La vente, si elle se concrétise, se fera avec Médiaréseaux, la holding française d'UGC. Avant Noos, Suez s'est désengagé de M6, Paris Première, Coditel et Codenet. Il lui reste désormais à se séparer des 16,7% encore détenus dans LDCom pour en avoir terminé avec sa présence dans la communication. Pour le nouveau Suez, la direction du groupe affiche ses ambitions. Tout d'abord, le groupe promet que le résultat net sera à nouveau positif dès cette année: la plus-value exceptionnelle de 750 millions d'euros relative à la cession de M6 devrait aider à atteindre cet objectif. Le groupe table également sur une nette augmentation du résultat net courant. Celui-ci s'est établi en 2003 à 747 millions d'euros en baisse de 14,2% en données publiées, traduisant l'impact des cessions, des taux de changes défavorables et de la réduction des dividendes perçus sur les titres des portefeuilles cédés. Hors effet de change et de périmètre, le résultat net courant a progressé de 29%. Suez promet également pour 2004 une croissance organique moyenne du chiffre d'affaires et du résultat brut d'exploitation comprise entre 4 et 7%.A la Bourse de Paris, le titre progresse en clôture de 0,84%, portant ses gains à près de 12,5% depuis le début de l'année.
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