Metro se joue de la déprime allemande grâce à l'électronique et l'international

Metro AG confirme sa bonne résistance à la déprime de la consommation en Allemagne. Alors que son concurrent KarstadtQuelle a dû annoncer la semaine dernière un recul de ses bénéfices, Metro affiche une santé insolente. Le bénéfice net est ainsi en hausse de 13,8% sur un an en 2003 à 571 millions d'euros. Selon l'AFP, ce résultat dépasse les meilleures attentes des analystes qui, au mieux, tablaient sur 557 millions d'euros de bénéfice net. En termes opérationnels, le résultat d'exploitation (Ebit) a gagné 13,1% l'année dernière à 1,32 milliard d'euros. Selon Bloomberg, les analystes s'attendaient en moyenne à un chiffre de 1,28 milliard d'euros."En dépit d'une situation globalement difficile, 2003 a été une bonne année pour Metro", s'est réjoui le président du directoire Hans-Joachim Körber. "Nous avons réussi à surmonter la tendance négative dans notre secteur", a-t-il ajouté. Et il est vrai que l'amélioration des performances du groupe est également tangible en termes de chiffre d'affaires. Alors que KarstadtQuelle avait dû subir un recul de 3,4% de ses ventes, Metro présente une hausse de son chiffre d'affaires de 4%, malgré un effet négatif de 1,7 point de l'effet de change.Pourtant, le groupe n'est pas sorti indemne de la crise de la consommation allemande. Sa chaîne de grands magasins Galleria-Kaufhof voit ainsi son chiffre d'affaires s'effriter de 2,1% et son résultat d'exploitation baisser de 29%. Parallèlement, les supermarchés allemands Extra ont subi un recul de 2,2% de leurs ventes et de 38% de leur résultat d'exploitation. Pour expliquer ces mauvais chiffres, supérieurs aux attentes de certains analystes comme ceux de Fideuram-Wargny, Hans-Joachim Körber indique que Kaufhof, notamment, doit faire face à une "concurrence féroce sur les prix". La solidité de Metro repose en revanche sur deux piliers: la division de supermarchés Cash & Carry, surtout implantée à l'étranger, et sa filiale de produits électroniques Media Markt Saturn. Cette dernière a ainsi connu une progression de 10% de son chiffre d'affaires et de 23% du résultat opérationnel, à 345,2 millions d'euros. Plus que jamais ce secteur s'affirme comme celui qui a su résister à la crise de la consommation outre-Rhin.Quant à Cash & Carry, son chiffre d'affaires a gagné 4,7% en 2003 et son Ebit 13% à 800 millions d'euros. L'étranger, qui représente désormais 47,2% des ventes du groupe (contre 46,3% en 2002), est donc le fer de lance de Metro. Et également sa vache à lait puisque Cash & Carry représente en 2003 61% du résultat d'exploitation de l'ensemble du groupe.Pour 2004, Hans-Joachim Körber table sur une croissance du chiffre d'affaires à taux de change constants de 6%. Du coup, le bénéfice par action après survaleurs pourrait grimper de 9 à 15% (contre 12% en 2003). Mais si l'on en croit Fideuram Wargny, le problème de la dette du groupe reste cruel. Notamment parce que le groupe de Düsseldorf n'est pas parvenu l'an dernier à céder ses actifs immobiliers. La plupart des bureaux d'étude restent donc prudents. Ce n'est pas le cas de Morgan Stanley qui, récemment, a jugé que la bonne santé de Saturn devrait permettre de renforcer la croissance de l'activité. La société de Bourse américaine a ainsi relevé sa recommandation de "neutre" à "surpondérer". Une opinion qui semble partagée par les marchés. En fin de séance à Francfort, le titre progressait de 4,37%.
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