Bourguignon désigné comme futur président d'Eurotunnel

A deux semaines d'une assemblée générale décisive, la direction d'Eurotunnel abat une carte qu'elle espère maîtresse. Le groupe a décidé de nommer l'ancien PDG du Club Méditerranée et d'Euro Disney, Philippe Bourguignon, au poste de président du conseil commun du groupe en remplacement de Charles Mackay qui part à la retraite le 29 octobre prochain. Cette nomination n'interviendra que si Philippe Bourguignon est élu comme administrateur lors de l'assemblée générale des actionnaires du 7 avril prochain, précise l'exploitant du tunnel sous la Manche. Avec cette nomination, les dirigeants d'Eurotunnel souhaitent contrer l'offensive des actionnaires frondeurs du groupe. Menés par Jacques Maillot, l'ex-patron de Nouvelles Frontières, ils veulent obtenir la révocation de l'ensemble du conseil d'administration du groupe. En tout état de cause, Philippe Bourguignon, qui dit vouloir "restaurer la sérénité" avec les actionnaires, n'assurera pas la présidence exécutive du groupe. Celle-ci demeurera entre les mains du britannique Richard Shirrefs qui reste directeur général d'Eurotunnel S.A. et d'Eurotunnel plc.A peine désigné, Philippe Bourguignon tente d'aplanir les différends avec les contestataires. Dans un entretien accordé au Parisien mercredi matin, il assure comprendre "parfaitement la colère des petits porteurs". Il s'engage dès à présent à les rencontrer et "à travailler avec eux". Lors d'une conférence de presse ce mercredi, les dirigeants d'Eurotunnel n'ont d'ailleurs pas exclu d'ouvrir le conseil d'administration du groupe à des actionnaires individuels. Cette politique de la main tendue prouve, s'il en était encore besoin, la délicate situation dans laquelle se trouve la direction du groupe.Même si un pas est fait en direction des contestataires, Eurotunnel n'en campe pas moins sur sa stratégie, qui a d'ailleurs été qualifiée de "viable" par Philippe Bourguignon dans Le Parisien. Outre la volonté de devenir un opérateur de fret (lire ci-contre), la direction d'Eurotunnel a manifesté son intention de baisser le prix des péages afin de stimuler le trafic ferroviaire (passagers et marchandises) sur l'axe transmanche. Le groupe, qui dément tout risque de faillite après 2006, a néanmoins besoin pour mettre en place ce plan d'une réduction et d'un rééchelonnement de sa dette financière, estimée fin 2003 à 9 milliards d'euros.A la Bourse de Paris en fin de journée, le titre Eurotunnel perd 3,77%, à 51 centimes d'euro.
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