Air France plus solide que jamais

Air France s'affirme plus que jamais comme un des grands gagnants de la phase difficile que vient de traverser le secteur aérien. Mardi soir, le groupe a annoncé un bénéfice net sur le troisième trimestre de son exercice (clos fin décembre) de 28 millions d'euros, soit 14 fois le chiffre présenté un an plus tôt. Le consensus Reuters ne prévoyait pas plus de 10 millions d'euros pour ce bénéfice net. La même satisfaction peut être de mise concernant le bénéfice opérationnel avant cessions aéronautiques qui est près de 3 fois supérieur aux attentes à 61 millions, bien loin des 2 millions affichés lors du troisième trimestre 2002/2003. Ces chiffres sont d'autant plus remarquables qu'ils se font dans un contexte difficile et dans un environnement qualifié par la compagnie elle-même de "volatil". Car, malgré une demande moins atone qu'il y a un an, le dollar faible pèse sur les ventes du groupe aérien. Le chiffre d'affaires d'Air France est ainsin quasi stable sur un an (-0,13% à 3,13 milliards d'euros), alors que, hors effets de change, il progresse de 3,7% sur un an au cours de la période allant de septembre à décembre. La direction de la compagnie, dont le projet de fusion avec KLM vient d'être approuvé par Bruxelles, reste très optimiste. D'une part, le calendrier "initialement prévu" pour l'OPE sera respecté. Le lancement officiel de l'offre devrait donc voir le jour lors de la deuxième quinzaine de mars. D'autre part, Air France a confirmé qu'il sera rentable sur l'exercice 2003/2004 tant en termes de résultats nets, qu'en termes de bénéfice d'exploitation avant cessions aéronautiques. Par ailleurs, un peu plus tôt dans la journée, la direction avait chiffré les réductions de coûts qu'elle espérait obtenir à travers d'un plan dont l'objectif avoué est de réduire les coûts unitaires de 6% par an à l'horizon 2006-2007. En cumul, sur la période 2004-2007, ce programme représentera environ un milliard d'euros d'économies, dont 600 millions sur le seul exercice 2006-2007. Une porte-parole de la direction d'Air France a précisé que ces objectifs ne concernent que l'activité d'Air France et s'entendent donc hors projet de fusion avec sa partenaire néerlandaise. De ce point de vue, la direction du groupe français a déclaré par le passé vouloir dégager chaque année pour 500 millions d'euros de synergies à compter de l'exercice 2004-2005.Selon le quotidien les Echos, le premier volet du plan d'économies sera présenté le 29 mars prochain, et se traduira par une refonte de l'activité moyen-courrier. A compter de 2007, cette nouvelle organisation devrait permettre à Air France de dégager des économies annuelles de 100 millions d'euros. C'est en tout cas l'objectif affiché par Jean-Cyril Spinetta, le patron d'Air France, selon les propos de la porte-parole du groupe. Sur ce segment, tout comme ses homologues européennes, Air France souffre de la concurrence non seulement des "low-cost" mais aussi du TGV. D'après les informations parues dans la presse, cette première phase, qui devrait permettre de générer 40 millions d'euros d'économies, verra d'une part une diminution des équipages commerciaux (un steward ou une hôtesse de moins en moyenne par appareil) et des prestations allégées mais toujours gratuites. D'autre part, Air France attend des réductions de coûts de l'ordre de 60 millions d'euros d'une réorganisation de ses services au sol, toujours pour le moyen-courrier (enregistrement automatique, baisse des coûts de distribution...).A Paris, le titre s'est très bien comporté mardi, progressant de 5,16% à 16,72 euros. Mercredi, cette progression s'est poursuivie. En milieu de journée, l'action gagnait encore 4,67% à 17,50 euros.
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