Double déception pour la croissance française

Double déception. Selon les statistiques publiées aujourd'hui par l'Insee, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) aux prix de l'année 2000, corrigé des effets des jours ouvrables et des variations saisonnières, a progressé de 0,2% au premier trimestre. Une croissance nettement en dessous des attentes des économistes, ces derniers, dans leur grande majorité, ayant anticipé une progression de 0,4% du PIB. "L'acquis de croissance pour l'année à la fin du premier trimestre est désormais de 1%" précise l'institut. Pour expliquer cette mauvaise performance, l'Insee évoque un ralentissement des dépenses de consommation des ménages - le principal moteur de la croissance en 2004 -, en hausse de 0,7% entre janvier et mars après +1,1% au trimestre précédent. La consommation des ménages apporte 0,4 point de croissance au PIB. De son côté, l'investissement progresse au même rythme qu'au trimestre précédent (+1,3%). "Une progression étonnamment soutenue", note Laure Maillard chez Ixis CIB. Un ralentissement est également palpable au niveau de la formation brute de capital fixe des entreprises non financières. Celle-ci progresse de 1,6%, après +1,9% au dernier trimestre 2004 et contribue positivement à la croissance (+0,2 point). En revanche, le commerce extérieur pèse sur l'activité de la Maison France. Les échanges commerciaux avec l'étranger restent déséquilibrés, la décélération des importations (+0,6% après +1,0%) ne pouvant pas être compensée par des exportations en berne (-0,1% après +0,9%). De fait, le commerce extérieur retire 0,2 point à la croissance au premier trimestre, tout comme les variations de stocks (-0,1 point). "Le commerce extérieur de la France, trop centré sur les pays de zone euro, peu dynamiques, et pas assez sur les pays émergents au développement rapide continuent de peser sur la croissance", observe Laure Maillard. Les pays de la zone euro représentent 50% des échanges commerciaux internationaux de la France. "Cette croissance molle devrait perdurer au cours des prochains trimestres, affectée notamment par un net ralentissement dans l'industrie et par les mauvaises performances du commerce extérieur. Résultat, la croissance ne devrait pas atteindre les objectifs gouvernementaux qui oscillent entre 2% et 2,5% mais plutôt approcher 1,6%. A condition que le baril ne reparte pas à la hausse ou qu'un problème géopolitique ne ralentisse pas la croissance et le commerce mondial. Du coup, il sera bien difficile de respecter le Pacte de stabilité et de croissance", estime Marc Touati chez Natexis Banques Populaires, interrogé par latribune.fr. "Le retour d'une croissance plus forte n'est pas attendu avant 2006, tirée notamment le commerce extérieur, la baisse de l'euro face au dollar devant produire ses premiers effets positifs à partir de la fin de l'année", ajoute l'économiste.L'autre mauvaise nouvelle du jour annoncée par l'Insee concerne les chiffres 2004. Les experts de l'institut ont abaissé les statistiques annuelles de croissance. Finalement, le PIB n'a pas progressé de 2,4% l'année dernière, mais de 2,1% seulement, en raison notamment de variations de stocks corrigées à la baisse.
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