Hervé Gaymard a présenté sa démission

Les critiques étaient vives depuis une dizaine de jours. Finalement, Hervé Gaymard a "décidé de remettre au Premier ministre sa démission de Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie", indique un communiqué de Bercy diffusé vendredi en début d'après-midi.Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a accepté cette démission avant de la présenter au président de la République qui a mis fin aux fonctions d'Hervé Gaymard vendredi soir.Ancien ministre de l'Agriculture (voir ci-contre), nommé le 29 novembre 2004 à Bercy pour succéder à Nicolas Sarkozy, parti diriger l'UMP, ce proche de Jacques Chirac était au coeur d'une tourmente depuis que le Canard Enchaîné a révélé le 16 février qu'il occupait un appartement de fonction de 600 m², au loyer de 14.000 euros par mois payé par l'Etat.L'intéressé a beau avoir décidé de quitter cet appartement et Jean-Pierre Raffarin a beau avoir fixé de nouvelles règles plus strictes pour l'attribution des logements de ses ministres, les remarques n'ont cessé de fuser depuis la semaine dernière, d'autant que l'affaire a rebondi au fur et à mesure des réactions de l'intéressé et des révélations de la presse sur le patrimoine d'Hervé Gaymard.Pour le Parti socialiste, François Hollande a parlé d'"un problème de crédibilité, d'autorité, d'image du gouvernement". A droite également les points de vue ont été critiques. "Les Français, confrontés à des difficultés quotidiennes, peuvent s'interroger et juger avec une certaine sévérité ce qui se passe", notait jeudi Nicolas Sarkozy, tandis que François Bayrou jugeait "inéluctable" la démission du ministre.Aujourd'hui encore, l'intéressé fait son mea culpa, expliquant avoir commis des "maladresses", mais ajoute-t-il "je ne veux laisser en aucun cas atteindre à travers moi les fonctions que la République m'a confiées et que je respecte au plus haut point, ainsi que l'action du gouvernement." Il devrait s'exprimer plus longuement vendredi soir sur l'antenne de TF1, dont il sera l'invité au cours du journal de 20 heures.Nicolas Sarkozy n'a pas tardé à faire savoir qu'il considérait cette décision "responsable, digne, respectable et honnête". Mais à gauche, cette démission est jugée insuffisante. Pour le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, "Ce gouvernement apparaît politiquement décrédibilisé". Même constat pour le député Jack Lang qui parle d'une "crise morale autrement plus grave".Concernant la succession d'Hervé Gaymard, deux hypothèses revenaient le plus souvent vendredi soir. La première avançait le nom de Philippe Douste-Blazy. Dans la seconde, c'est Jean-François Copé, le ministre du Budget, qui était pressenti pour prendre la suite d'Hervé Gaymard.
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