Les transports, principale victime de la hausse du pétrole

Quel impact la flambée des cours du pétrole a-t-elle vraiment sur l'économie française? La question est plus que jamais d'actualité. Après le reflux enregistré au mois de mai, les cours sont en effet repartis de plus belle à la hausse. Hier soir, le baril de brut a franchi en séance la barre historique des 60 dollars, établissant un nouveau record. Les opérateurs s'inquiètent des capacités insuffisantes de raffinage de l'industrie pétrolière mondiale.Dans ce contexte, le rapport publié ce matin par l'Insee tombe à point nommé. Selon cette étude, la hausse du prix du pétrole, que l'on a accusée d'être responsable d'une grande partie des maux dont a souffert l'économie française en 2004 - faiblesse de l'investissement, productivité en repli entre autres - a finalement eu un impact très contrasté selon les secteurs.La diversité des produits énergétiques consommés par l'économie française, et leurs différences de prix, expliquent en grande partie ces effets variables. Si en moyenne annuelle, le cours du Brent de la Mer du Nord s'est établi l'année dernière à 38,2 dollars par baril, en hausse de 32,4% par rapport à 2003, cette forte hausse doit être nuancée en fonction des différentes catégories de produits dérivés du pétrole. Elle a en effet été plus sensible pour les bruts légers tels que le gazole et le fioul domestique, en raison d'une forte demande pour ce type de produits. En revanche, les prix du fioul lourd et du gaz se sont repliés en moyenne annuelle.De plus, cette hausse a été compensée en partie par l'appréciation de la monnaie unique sur les marchés des changes. "Depuis le début 2002, le cours de l'euro a augmenté presque continûment, passant de 0,87 dollar à 1,34 dollar en fin d'année 2004. En conséquence, l'évolution du baril de Brent, exprimée en euros, est moins forte: ce cours s'établit à 30,8 euros en moyenne annuelle 2004, en progression de 20,4% par rapport à 2003", souligne Marc Beudaert, l'auteur du rapport. De fait, il reste légèrement inférieur à son niveau de 2000, période au cours de laquelle le prix du baril avait fortement monté pour atteindre 30,9 euros en moyenne sur l'année.Parmi les secteurs les plus marqués par cette hausse des cours, on trouve les transports aériens et routiers. Les coûts de ces deux sous-secteurs, qui consomment uniquement du gazole et du kérosène, ont respectivement progressé de 1,7% et 2,4% l'année dernière. En revanche, les transports ferroviaires et maritimes, qui utilisent essentiellement de l'électricité et du fioul lourd, sont peu touchés.Consommatrice d'électricité, de gaz et de fioul lourd, l'industrie, hors énergie, a été relativement épargnée, ses coûts ne progressant que de 0,2%.Pour les ménages, le problème se pose en d'autres termes car selon l'Insee, leur consommation d'énergie est plus sensible aux variations climatiques qu'aux évolutions des prix. Ces conséquences sur l'économie française devraient se répéter à nouveau cette année. Mardi dernier, au cours de la présentation des grandes orientations de la politique économique du gouvernement, le ministre de l'Economie et des Finances a d'ailleurs tenu à rappeler les menaces que fait peser la remontée actuelle des cours sur l'économie française (voir ci-contre).
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