Les négociations se poursuivent sur la SNCM

Un nouvel épisode sur l'avenir de la SNCM se joue cet après-midi à Marseille, où se poursuit une réunion entre les syndicats, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton et le ministre des Transports Dominique Perben. Après avoir fait scandale le 27 septembre en annonçant une reprise à 100% de la compagnie maritime par le fonds d'investissement Butler Capital Partners (BCP), le gouvernement avait finalement décidé la semaine dernière que BCP entrerait dans le capital à hauteur de seulement 40% et que la Connex, filiale transport de Veolia Environnement, y participerait pour 30%. De son côté, l'Etat conserverait 25% de la Société nationale Corse-Méditerranée et 5% du capital irait aux salariés. Une solution vivement critiquée lors des manifestations hier. "On attend que le gouvernement (...) crée les conditions d'être majoritaire au capital de la SNCM", a martelé Bernard Marty, secrétaire CGT du comité d'entreprise de la SNCM. Pour l'heure, le gouvernement ne semble pas avoir fléchi sur ce point. Le ministre de l'Economie a réaffirmé ce matin sur Europe 1 que le maintien d'une part majoritaire de l'Etat au capital de la SNCM est "absolument impossible", ajoutant qu'après avoir soumis le problème à Bruxelles, l'Etat ne pourrait excéder 25% de participation. De fait, la Commission européenne avait approuvé en juillet 2003 une nouvelle injection d'argent public dans la SNCM. Un geste de dernier recours qui devait empêcher toute nouvelle subvention dans un délai de dix ans. En revanche, a précisé ce matin Thierry Breton, la part des salariés dans le capital pourrait éventuellement être portée de 5 à 8%, ce qui permettrait d'atteindre, avec les 25% de l'Etat, une minorité de blocage autour de 33%. Une solution considérée comme un leurre par Jean-Paul Israël, responsable CGT de la compagnie maritime. "Comment faire un front commun quand on n'est pas sur la même base? L'Etat doit revenir sur sa position", a-t-il exigé.A l'inverse des arguments présentés par Thierry Breton, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius a affirmé ce matin que "l'Europe ne nous enjoignait pas de passer en-dessous des 50%. En plus, on menace de privatiser en donnant la compagnie à un fonds de pension qui n'a aucune compétence dans ce domaine, qui va acheter cette compagnie pour 30 millions d'euros, alors que les actifs sont de plusieurs centaines de millions d'euros", s'est-il insurgé. Enfin, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a proposé que les collectivités territoriales prennent une participation dans le transporteur maritime. Il dénonce par ailleurs l'attitude "totalitaire" de la CGT, restée sourde à cette proposition, pourtant martelée depuis "plusieurs semaines" par la CFDT.Le port de Marseille reste paralysé pour la neuvième journée consécutive par les grèves du personnel de la SNCM et du Port autonome de Marseille (PAM).
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