C'est une importante mobilisation des fonctionnaires qui a été observée aujourd'hui, à l'appel de six fédérations syndicales. Alors que la proportion de grévistes était forte dans des administrations comme l'Education nationale, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont défilé dans les rues de Paris et de plusieurs grandes villes de province.Dans l'après-midi, à Paris, un cortège de manifestants a défilé de la place de la République en direction de la place Saint-Augustin. Menée par les principaux dirigeants syndicaux - Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Jacques Voisin (CFTC) et Alain Olive (UNSA) - la manifestation comptait, selon les organisateurs, 45 à 50.000 personnes. Après le succès de la mobilisation des cheminots, mercredi, c'était donc au tour de l'ensemble des fonctionnaires de descendre dans la rue aujourd'hui. Au programme de cette journée de revendications: la question des salaires et les réductions d'effectifs dans la fonction publique. S'exprimant avant le départ de la manifestation parisienne, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a ainsi affirmé que "aujourd'hui, nous sommes là pour le pouvoir d'achat, qui est la revendication prioritaire dans le public et le privé".De son côté, Bernard Thibaut, patron de la CGT, a affirmé que "il est démontré que l'on a franchi un cap dans la mobilisation des salariés et il serait opportun que le gouvernement tire rapidement les leçons sur la question salariale".Le fait est que la mobilisation a été importante dans des secteurs comme l'Education nationale. Là, 43,33% des enseignants ont fait grève dans le primaire, 49,99% dans les collèges, 43,72% dans les lycées et 40,32% dans les lycées professionnels. Autrement dit, la mobilisation a été équivalente à celle recensée au plus fort du mouvement social de 2003. Dans la fonction publique de l'Etat, hors Education, 20,25% des agents ont fait grève: des chiffres "en relative augmentation, de 3 à 4%, depuis les dernières grandes mobilisations du printemps 2003", selon le ministère. Pour le seul ministère des Finances, le taux de grévistes a atteint 45%, "un taux proche de celui enregistré en 2003", selon Bercy. A La Poste, en revanche, les chiffres semblaient nettement plus faibles. Selon la direction du groupe, il y avait à mi-journée 4,82% de grévistes sur l'effectif "susceptible de faire grève". Il est vrai que La Poste avait déjà fait grève mardi, avec 15,4% de grévistes selon la direction, et 25 à 30% selon la CGT. Chez France Télécom, ce sont près de 19% de grévistes qui étaient recensés à midi par la direction du groupe. Pour les fonctionnaires, la revendication primordiale porte donc sur les salaires. Le gouvernement propose une revalorisation de 0,5% au 1er février et de 0,5% au 1er novembre. Mais les syndicats, pour leur part, estiment que les fonctionnaires ont subi une perte de pouvoir d'achat de 5% par rapport à l'inflation depuis janvier 2000.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:26

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