La consommation des ménages poursuit son repli

Le Premier ministre Dominique de Villepin affirmait hier que "toutes les composantes de la croissance sont bien orientées" et qu'un "enchaînement vertueux croissance-emploi s'enclenche dans notre pays". Mais il semble que la consommation des ménages, qui compte pour 15% du PIB et qui était en grande forme cet été, s'essouffle un peu. De fait, pour le deuxième mois consécutif, les Français ont ralenti leurs dépenses de consommation. Après un recul de 0,3% en septembre, leur consommation a baissé de 0,6% en octobre, en données corrigées des jours ouvrables et des variations saisonnières. Ce chiffre publié ce matin par l'Insee apparaît inférieur aux anticipations des économistes, qui tablaient sur un score nul. Apparemment, l'amélioration du marché de l'emploi, avec trois mois consécutifs de recul du chômage, n'a pas été suffisante comme facteur de soutien de consommation des Français. "De plus, après avoir mis un peu moins d'argent de côté durant l'été, les Français ont très certainement eu la volonté de ramener leur taux d'épargne vers son niveau de long terme", explique Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi.Dans le détail, les dépenses diminuent de 0,6% dans le commerce, après un recul de 0,9% en septembre. Les dépenses de consommation en biens durables restent stables en octobre, tandis que les achats des ménages en automobiles fléchissent de 1%. Reste que ce recul est à mettre en perspective après la forte croissance de 2,1% en septembre. De leur côté, les dépenses en biens d'équipement du logement augmentent de 0,5%, après une baisse de 2,2% en septembre. Enfin, les dépenses de consommation en textile-cuir reculent fortement en octobre (-3,1% après -1,5%). "Un recul sans doute attribuable à un début d'hiver particulièrement clément", explique Laure Maillard, économiste chez Ixis.Résultat, sur un an, les dépenses des ménages n'augmentent que de 1,8%, après un bond de 4,2% l'an dernier. Des chiffres peu réjouissants, surtout dans un contexte où la Banque centrale européenne s'apprête à relever ses taux en décembre, après avoir constaté une croissance de 0,6% au troisième trimestre dans la zone euro. De même que le gouvernement, les économistes tablent sur un ralentissement de la croissance dans l'Hexagone en fin d'année, après une hausse du PIB de 0,7% au troisième trimestre.
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