La lutte contre l'essence chère s'organise

Après Jacques Chirac ce matin, c'est son Premier ministre, Dominique de Villepin, qui a affirmé cet après-midi la volonté du gouvernement de combattre les effets néfastes de l'envolée actuelle des prix du pétrole.En déplacement au salon des productions agricoles Space qui se tient à à Rennes, le chef du gouvernement a annoncé une série de mesures pour soulager les agriculteurs directement frappés par la flambée du prix du gazole et pour encourager la production de bio-carburants. "La hausse des carburants pénalise les exploitations agricoles qui ne peuvent pas toujours répercuter ce surcoût sur l'aval. Nous devons les aider", a indiqué Dominique de Villepin, précisant que la prise en charge de la TIPP par l'Etat sera portée de 4 à 5 centimes d'euros par litre pour le fioul domestique. En outre, le remboursement partiel de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel sera également augmenté de 60% à 80% et une mesure de défiscalisation du fioul lourd à hauteur de 50% de la TIPP sera introduite. Ces mesures, qui prennent effet à partir du 1er septembre, "représentent un soutien de l'ordre de 30 millions d'euros supplémentaires de la part de l'Etat" à destination des agriculteurs, a précisé le Premier ministre. Par ailleurs, Dominique de Villepin a confirmé une "accélération du développement des biocarburants", "un enjeu fondamental à l'heure où nous nous engageons à réduire notre consommation de pétrole". La consommation sera portée à 5,75% du total dès 2008, soit deux ans plus tôt que prévu par l'Union européenne. En 2010, "nous devrons avoir atteint 7%, et en 2015 10% d'incorporation", a-t-il précisé. Toujours dans le but de réduire la dépendance de la France vis à vis du pétrole, le ministère de l'Industrie devrait prochainement lancer "un appel d'offres pour la production de 300 mégawatts d'électricité à partir de biomasse", a déclaré le Premier ministre. Une puissance qui, issue de la décomposition du bois et de divers déchets organiques, équivaut selon les calculs de Matignon à "un tiers de la production d'une centrale nucléaire".Ces mesures résonnent en écho aux déclarations de Jacques Chirac qui, ce matin, lors du Conseil des ministres, a demandé aux entreprises du secteur pétrolier "d'accentuer fortement le mouvement indispensable de baisse des prix à la pompe". Le président de la République a demandé au ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Thierry Breton, de "tout mettre en oeuvre pour que ces entreprises s'engagent rapidement et fortement dans l'investissement pour le développement des énergies non polluantes et accentuent fortement le mouvement indispensable de baisse des prix à la pompe", a rapporté le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.Menacées de devoir s'acquitter d'une "taxe exceptionnelle" sur leurs bénéfices gonflés par la hausse des cours du pétrole, les compagnies pétrolières ont vite réagi. A l'issue de la réunion organisée avec ces dernières vendredi dernier, Thierry Breton s'est dit satisfait de la décision annoncée de certaines d'entre elles de baisser le prix du carburant à la pompe.Samedi, les compagnies pétrolières Total et BP ont annoncé une baisse des prix des carburants dans leurs stations-service en France, de respectivement 3 centimes pour l'essence sans plomb et de 2 centimes pour le diesel. De son côté, la compagnie Esso a abaissé le prix des carburants à la pompe d'environ 3,6 centimes.Ce vendredi se tiendra à Bercy une nouvelle réunion avec les industriels du secteur pétrolier. Celle-ci aura pour objet de débattre avec les entreprises de leurs propositions "pour contribuer au développement des énergies renouvelables, aux économies d'énergie et plus largement à l'atténuation des conséquences sur l'économie française de la hausse du pétrole".
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